Les vénézuéliens ont adopté leur constituante pour modifier leur constitution et garantir les acquis de la révolution

Publié le par Front de Gauche de Pierre Bénite

Le peuple vénézuélien fête la victoire de la constituante dimanche soir

Le peuple vénézuélien fête la victoire de la constituante dimanche soir

Malgré l'état de guerre civile organisée par la droite, des menaces inadmissibles à l'égard des électeurs, le peuple vénézuélien s'est rendu aux urnes ce dimanche 30 juillet, pour élire sa constituante. C'est un véritable processus démocratique mis en oeuvre par le président Maduro pour sortir le pays du chaos dans lequel la droite avec le soutien des USA, de l'Europe libérale et des grands financiers, tente le plonger.

« Le taux de participation est extraordinaire avec 41,53 % des électeurs du Venezuela qui ont voté, soit 8 089 320 votants », a annoncé Tibisay Lucena, présidente du Conseil national électoral (CNE).

Les bureaux de vote étaient surveillés par les forces de sécurité pour ce scrutin qui a désigné les 545 membres de cette constituante qui va rédiger une nouvelle Constitution, remplaçant celle promulguée en 1999 par Hugo Chavez. C'est à la fois un geste démocratique d'ouverture, un moyen de garantir au peuple les grandes avancées sociales réalisées depuis le début de la révolution et un geste visant l'apaisement pour sortir par le haut d'une crise provoquée par la droite en l'isolant.

Si le résultat est contesté par la droite, il est par contre difficile d'affirmer qu'il est illégitime, d'une part toutes les conditions étaient remplies pour qu'il se déroule dans la transparence et démocratiquement, et d'autre par il est très difficile de contester le nombre de votants, a même affirmé Nicmer Evans, socialiste critique de M. Maduro.

Cela est d'autant plus important que la droite et ses nervis ont tout fait pour empêcher le vote et qu'il se déroule dans de bonnes conditions démocratiques. Des nervis et groupes néo-fascistes ont été jusqu'à bruler des urnes afin que les bulletins de vote de certains bureaux ne soient pas comptabilisés.

Alors que les autorités avaient appelé au calme afin de laisser se dérouler le scrutin dans de bonnes conditions, la droite a appelé, elle, aux émeutes, aux provocations, aux barricades et à l'affrontement avec les forces de l'ordre chargées d'assurer la sécurité des vénézuéliens.

Rien d'étonnant alors que certaines villes aient connu une nouvelle vague de violences. Des jeunes masqués, des sortes de milices néo-fascistes, n'ont pas hésité à utiliser des cocktails Molotof, des jets de pierre avec des actes d'une sauvagerie inouïe ! A l'issue de ces affrontements partiels, les autorité dénombraient 4 victimes portant le nombre à 120 depuis le début de ces évènements provoqués par la droite.

Plusieurs témoignages montrent une incompréhension des populations sur le comportement de ces jeunes, ainsi :« Je ne sais pas d’où vient leur haine, des Vénézuéliens contre des Vénézuéliens… C’est une guerre ! », a déploré Conchita Ramirez, une habitante de la capitale.

« J’ai voté pour dire aux "gringos" et aux opposants que nous voulons la paix, pas la guerre, que nous soutenons Maduro », a assuré une électrice, Ana Contreras.

Refusant le vote démocratique du peuple vénézuélien, la droite a appelé dès dimanche soir, à manifester à nouveau lundi et mercredi, jour de la mise en place de la constituante. Ils l'ont fait en termes qui font froid dans le dos : « Nous ne reconnaissons pas ce processus frauduleux, pour nous il est nul, il n’existe pas », a déclaré le leader de la droite Henrique Capriles, qui n'a fait que reprendre les termes qu'il utilise à l'encontre du président Maduro depuis plus de 4 ans, depuis que la droite a été battue aux élections présidentielles, défaite  qu'elle refuse de reconnaitre, quitte à plonger le pays dans la guerre civile et le chaos!.

Bien évidemment, l'administration américaine qui depuis le début des évènements soutient la droite et ne rêve que de faire tomber Maduro pour reprendre la main sur l'ensemble de l'Amérique latine, a fait une déclaration, véritable déclaration de guerre, en ces termes " le Venezuela a fait un « pas vers la dictature »   et a menacé de prendre de nouvelles sanctions. Washington jette ainsi de l'huile sur le feu avec le risque d'une guerre civile que les élections de dimanche ont pourtant éloignés un peu.

Aussitôt derrière les États-Unis, plusieurs pays dirigés par la droite comme la Colombie, le Pérou et l’Argentine ont annoncé qu’ils ne reconnaîtraient pas la Constituante. Par contre la Bolivie également engagé dans un processus démocratique, s'est félicité du résultat du scrutin et a dénoncé la soumission des dirigeants de droite de certains pays au gouvernement américain.

Tibisay Lucena, présidente du Conseil national électoral (CNE), a assuré qu'« il n’y a eu que quelques points chauds » dans certains lieux et que les électeurs ont afflué, motivant le report de la clôture du vote à 19 h (23 h GMT).

Le ministre de la Défense, le général Vladimir Padrino Lopez, a ajouté que plus d’une centaine de machines électorales ont été détruites dans des actes de violence motivés par des « facteurs politiques ».

Des dirigeants ont averti que l’Assemblée constituante dissoudrait le Parlement, dominé par l’opposition. La Procureure générale, Luisa Ortega, chaviste qui a pris ses distances avec M. Maduro, a dénoncé une atteinte à la démocratie. La ministre des Affaires étrangères, Delcy Rodriguez, a toutefois assuré à l’AFP que l’Assemblée « n’est pas pour éliminer l’adversaire », mais pour favoriser le dialogue.

L’opposition a refusé de participer à l’élection, arguant que l’Assemblée n’a pas été convoquée par referendum et qu’elle va instaurer une dictature communiste.

« Maduro est très affaibli et contre les cordes. S’il respectait la Constitution et convoquait des élections (générales), le chavisme en sortirait perdant […] il essaie de gagner du temps et de rester au pouvoir », a déclaré à l’AFP Michael Shifter, président du cercle de réflexion Dialogue inter-américain, basé à Washington.

Publié dans Amérique Latine

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