300 cheminots à Lyon au conseil régional pour dire ça suffit !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

300 cheminots à Lyon au conseil régional pour dire ça suffit !

Intervention du comité régional CGT AURA au rassemblement des cheminots devant le siège de la Région.

Malgré les conditions climatiques, sonnant comme un symbole l’alerte pour le développement du service public ferroviaire et de transports collectifs, nous nous retrouvons ce jour devant l’hôtel de région, salariés, cheminots, usagers. Soyez en remerciés.

Oui, nous sommes ici pour alerter les élus du Conseil Régional et les alerter afin qu’elles et ils prennent leurs responsabilités immédiates et sans préavis devant la mise à mal du Service Public ferroviaire, du service rendu aux usagers et des conditions de travail des salariés qui se dégradent à Très Grande Vitesse.

Loin des grands discours gouvernementaux sur la lutte contre le réchauffement climatique, des déclarations martiales de M. Wauquiez, la SNCF se désengage de nos territoires. Elle ferme ici un guichet, là un point de vente et de plus en plus, elle supprime toute présence humaine dans les gares. Chacun se renvoie la balle, la
responsabilité, mais en réalité c’est une attaque concertée qui sert et servira les intérêts particuliers et surtout financiers des groupes de transports privés au détriment de l’intérêt général et de la réponse aux besoins du plus grand nombre.

Quand la région veut réduire son budget de fonctionnement de moins 300 millions en 3 ans, les dépenses de transport font forcément les frais de cette politique. Une réduction de 29 millions a déjà été opérée.

Comme le souligne le rapport du Conseil Régional sur le compte administratif "la convention TER fait l’objet d’un suivi rigoureux et d’un dialogue de gestion constant et approfondi avec la SNCF".

La surprise feinte du président relève donc de la farce et d’une hypocrisie provocatrice à l’égard des salariés et des usagers de la SNCF.

Alors que la Région fait de l’égalité des territoires, et notamment de la mobilité des habitants de toute la région un objectif politique réaffirmé dans le SRADDET, en réalité, c’est à un abandon auquel nous assistons concrètement. Et nous savons dans ce mauvais scénario qui va trinquer !

Alors que le gouvernement affiche sa volonté de faire du transport ferroviaire une priorité, dans le même temps, il exige que la SNCF soit rentable et fragilise ainsi le service public, sa mise en concurrence au détriment des usagers et des travailleurs du secteur des transports. Ce démantèlement encourage le dumping social, des solutions individuelles mortifères pour le climat, la santé publique et la sécurité des usagers.

Ces déclarations politiques deviennent insupportables tant elles sont contraires à la réalité que nous vivons toutes et tous dans nos territoires.

Alors de quoi avons-nous besoin ?

Nous avons besoin de respirer de l’air pur, de moins de temps passé sur la route dans les embouteillages, de moins d’accidents, de pollution. Pour autant nous avons besoin de nous déplacer pour le travail, les études, le loisir de façon respectueuse de l’environnement, dans des conditions décentes de confort, de sécurité et de sérénité à un coût accessible à tous. Pour cela, il nous faut des trains et des cheminots.

Le droit au transport, à la mobilité est un droit fondamental. Il doit être considéré comme un bien commun et doit donc être garanti pour tous et partout en AURA, dans le cadre d’une entreprise publique et d’un pôle public financier.

Nous avons besoin de cheminots avec des droits et des garanties collectives de haut niveau, dans les gares, dans les trains et sur les voies pour nous renseigner, vendre des billets, assurer notre sécurité et le bon fonctionnement des infrastructures. Nous avons besoin de présences physiques et non de distributeurs, de caméras ou de numéro vert en cas de souci ou d’agression.

Nous avons besoin de démocratie en proximité au plus près des réalités vécues, avec de comités pour chaque ligne, au sein desquels les usagers, les syndicats, les élus, la SNCF, se rencontrent, échangent sur les difficultés, les besoins, évaluent la politique des transports et sa mise en oeuvre, proposent des solutions adaptées pour tout et partout.

Nous avons besoin d’une tarification permettant l’accès à tous, et notamment aux plus exclus. Nous avons besoin de financements publics à hauteur des besoins pour la rénovation, l’entretien et la création de nouvelles lignes, seule réponse aux enjeux d’avenir de la mobilité.

Nous avons surtout besoin de femmes et d’hommes politiques qui arrêtent les discours incantatoires et qui enfin mettent en oeuvre une politique ferroviaire ambitieuse, dès maintenant, permettant ainsi de répondre aux défis du réchauffement climatique et pour garantir le droit aux transports collectifs pour tous et à égalité partout en AURA.

Pour cela, oui, nous avons besoin d’un service public ferroviaire, d’une entreprise publique unique et intégrée, avec des salariés bénéficiant d’un statut social de haut niveau.

Le moratoire obtenu en Haute-Loire sur la suppression des guichets, grâce à la mobilisation opiniâtre doit être maintenant généralisé sur l’ensemble du territoire. C’est ce que nous attendons du contenu du moratoire signé hier entre la Région AURA et la SNCF, ainsi que la réouverture des guichets et des gares fermées depuis un an.

Mais ne boudons pas notre plaisir camarades ! C’est bien sous la pression que ce moratoire a été signé ! C’est grâce à vous, c’est grâce à nous tous, à tous les défenseurs du Service public ferroviaire et à leurs actions tenaces et déterminées.

Cette signature démontre que rien n’est inéluctable ! Ne lâchons rien ! Car oui, la voie du service public ferroviaire, c’est la voie de l’efficacité, c’est la voie de l’intérêt général, des complémentarités et des solidarités. Car, oui, la voie du service public ferroviaire c’est bon pour ma santé et c’est bon pour ma sécurité.

Alors, ensemble tous ensemble, poursuivons le combat, c’est une urgence sociale, économique et climatique et humaine.

Publié dans Luttes sociales

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