Buzyn ravive la colère des urgences et de l'ensemble des hospitaliers. Il faut 100 000 emplois tout de suite !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Buzyn ravive la colère des urgences et de l'ensemble des hospitaliers. Il faut 100 000 emplois tout de suite !

Réunis en assemblée générale, mardi, à Saint-Denis, les infirmières et aides-soignants ont voté la poursuite du mouvement de grève.

La bourse du travail de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), hier, était pleine. Quelques centaines de paramédicaux ont participé à une assemblée générale nationale. Depuis la présentation du «pacte de refondation» des services d’urgences par la ministre de la Santé, la colère va crescendo chez les infirmières et aides-soignants.

Micro en main, Hugo Huon, président du collectif Inter-Urgences, a critiqué vertement l’intégralité des mesures.

«On ne revalorise pas le budget global des hôpitaux, on reste dans la même mouise. Il n’y a rien sur l’attractivité, rien sur les compétences des gens qui font vivre l’hôpital.»

La colère reste vive chez les paramédicaux et au-delà.

Même la création d’ici à 2020 du «service d’accès aux soins» pour réguler les appels au secours ne les convainc pas.

« C’est incompréhensible, assène Patrick Pelloux, président de l’Association des médecins urgentistes de France (Amuf), quand on connaît les difficultés à faire travailler les Samu. Les annonces d’hier n’ont absolument pas répondu à nos attentes, ils n’ont strictement rien compris.»

Les interrogations sont entières sur le financement des mesures. D’autant plus que les sommes promises résulteront des réaffectations de dépenses déjà prévues.

"Cet argent qui est redéployé est un leurre, estime-t-il, parce qu’on va prendre aux autres pour nous donner à nous, mais si les autres fonctionnent moins, on fonctionnera moins bien. L’Amuf et la CGT ont fait des propositions concrètes, la fin de la taxe sur les salaires représente 4milliards d’euros».

En assemblée générale, les participants ont voté la poursuite de la grève pour obtenir enfin des réouvertures de lits, la création de 100 000 postes et une augmentation de 300 euros pour tous les hospitaliers.

Les paramédicaux élaborent aussi la stratégie à adopter. Le sujet de l’élargissement du mouvement s’invite dans les discussions.

Pour Patrick Bourdillon, secrétaire fédéral de la CGT santé-action sociale, «le mouvement doit s’amplifier».

«La mère des batailles, c’est le projet de loi de financement de la Sécurité sociale, qui permettra de mettre du fric sur la table, poursuit le responsable syndical. Mettons en route un mouvement social qui s’attaque à la seule réalité qui sauvera l’hôpital, la question du financement.».

Pour grossir le mouvement, d’autres services publics pourraient entrer dans la danse.

Comme l’explique un représentant CGT de l’intersyndicale des pompiers, en lutte depuis juin, «tant que vos problèmes ne seront pas réglés, les nôtres ne le seront pas. On continuera à patienter, parfois une heure, pour la prise en charge des patients».

Les pompiers vont participer aujourd’hui à la manifestation parisienne appelée par la CGT.

Quant aux représentants du secteur de la psychiatrie, ils se disent favorables à rejoindre le mouvement. «Nous avons souffert dans notre coin lorsque nous avons lancé des grèves dans la psychiatrie, a lancé Nicolas Fourneyron, membre du collectif des Blouses noires. On est mobilisés pour s’engager à vos côtés

Et certains paramédicaux réclament l’entrée en grève de tous les services de l’hôpital public:

«La seule issue, c’est d’appeler tous les personnels hospitaliers et du secteur de la santé à faire grève. Que les médecins nous rejoignent dans la grève. Ce n’est pas seulement les urgences qui vont mal, c’est tout l’hôpital!»

En assemblée générale, les personnels hospitaliers ont acté le principe de rassemblements locaux le 26 septembre, en attendant de fixer prochainement une date de mobilisation nationale.■

Sources l'Humanité
 

 

Publié dans Luttes sociales

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