La sale guerre d’Erdogan suscite un tollé

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

La sale guerre d’Erdogan suscite un tollé

Au second jour de l’opération turque, les Kurdes imploraient leurs alliés européens de transformer leurs réactions en actions pour stopper l’agression.

Les forces kurdes et leurs alliés arabes luttaient sans relâche, jeudi, pour tenter de contenir l’assaut lancé la veille par l’armée turque dans le nord-est de la Syrie. Dès mercredi soir, les soldats d’Ankara franchissaient la frontière, concentrant leurs opérations meurtrières dans les secteurs frontaliers de Ras al-Aïn et de Tall Abyad.

Ville symbole de la résistance à Daech, Kobané voyait s’abattre une pluie de bombes, tandis que l’artillerie turque visait l’enceinte de la prison de Jarkine, à Qamichli, pour hâter l’évasion de terroristes détenus là depuis leur capture par les Forces démocratiques syriennes (FDS).

Le bilan des victimes civiles s’alourdissait au rythme des tirs de roquettes et d’obus, et déjà on recensait, au deuxième jour de cette agression planifiée de longue date, plus de 60 000 déplacés.

L’Iran réclame une « cessation immédiate » de l’offensive turque

Ajoutant la bêtise à la trahison, Donald Trump, qui a ouvert la voie à cette agression, suggérait au même moment à son homologue turc d’agir, dans cette opération, de façon « rationnelle » et « humaine ».

Les élans belliqueux d’Erdogan suscitent pourtant sur la scène internationale un tollé. Les réprobations européennes sont unanimes ; elles déchaînent la rage du président turc, qui menace d’ouvrir les portes de l’Union européenne à des millions de réfugiés. Protagoniste directe du conflit syrien, la Russie se contente, elle, d’inviter Ankara à établir un « dialogue » avec Damas, qui dénonce les « ambitions expansionnistes » d’Erdogan.

Plus ferme, l’Iran réclame une « cessation immédiate » de l’offensive turque. En fait, les condamnations les plus sévères sont venues de la France, qui s’alarme du « risque d’aider Daech à reconstruire son califat ».

À l’initiative de la convocation en urgence, jeudi, du Conseil de sécurité des Nations unies, Paris se dit « aux côtés des FDS, parce que ce sont des partenaires clés » dans la lutte contre les djihadistes.

Depuis Bruxelles, où elle poursuivait, jeudi, une tournée européenne, la responsable kurde Ilham Ahmed s’est réjouie de ces prises de position. « Mais nous ne serons satisfaits que lorsque ces réactions se traduiront par des actions », a-t-elle insisté, en appelant les alliés européens des Kurdes à « geler leurs relations diplomatiques avec la Turquie », à prendre des « sanctions économiques » et à défendre la création d’une zone d’exclusion aérienne pour stopper au plus vite les attaques de l’armée turque et conjurer un désastre humanitaire.

Rosa Moussaoui
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