L’interminable conflit en Syrie trouve des prolongements à Idlib au nord-ouest de la Syrie. La situation devient catastrophique. Des millions de personnes sont prises en otage par la Turquie qui refuse au régime syrien sa légitimité territoriale à Idlib. Ainsi près d’un million de personnes - dont 60 % d’enfants ! - ont été déplacées en moins de trois mois à la frontière turque pour échapper aux combats entre l'occupant turc et la Syrie.
La mort de 33 soldats turcs ont précipité ce conflit aux ramifications internationales, mais que le désengagement états-unien a contribué à resserrer autour d’un face à face entre les deux grandes puissances présentes dans la région, la Turquie et la Russie. Si la Turquie dit vouloir venger la mort de ses soldats, elle ne peut se payer le luxe d’un affrontement avec les russes qui ne souhaitent pas fragiliser l’avancée des troupes syriennes qui, après des mois de combats victorieux contre les terroristes djiahdistes protégés par la Turquie, espèrent recouvrir l’intégralité de son territoire occupé.
Pour l’heure les russes déclinent la proposition turque d’une réunion multilatérale avec la France et l’Allemagne qui sont obnubilées par le régime syrien qu'elles veulent faire tomber quitte à utiliser les méthodes les plus inhumaines. Et les européens ne peuvent accepter d’instaurer une zone de défense aérienne dans un pays souverain comme les y enjoignent les turcs. Si ce n’est au prix de tensions potentiellement très graves avec la Russie...
Profitant de cette position ambigüe des européens, le Président turc Erdogan se livre à un chantage, comme à son habitude : sur le ton de la provocation et de l’ultimatum. Il menace d’ouvrir ses frontières (Grèce et Bulgarie) si les européens n’acceptent pas de le soutenir face à la Syrie. C'est scandaleux !
Il faut ne plus se laisser intimider par de telles outrances et exiger d'Erdogan, qu'il respecte la souveraineté territoriale de la Syrie et évacue séance tenante les territoires syriens qu'elle occupe avec la complicité de certains Etats européens, comme la France qui ne se grandit pas dans cette affaire.
Soit l'Europe fait preuve de fermeté avec Erdogan en lui ordonnant de retirer ses troupes, soit elle accepte de prendre sa part dans l’accueil des populations exilées tout en travaillant à leur retour dans un pays à reconstruire dans des conditions nouvelles, débarrassé des forces occupantes et des djiahdistes qui continuent à semer la terreur parmi les populations civiles syriennes.
Le 4 mars 2020
