Nouveau et grave coup de Sanofi contre l'emploi, 1700 en moins en Europe dont 1000 en France

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Nouveau et grave coup de Sanofi contre l'emploi, 1700 en moins en Europe dont 1000 en France

Le géant pharmaceutique compte 25 000 salariés en France. Il y a dix jours Emmanuel Macron, en visite chez Sanofi, se félicitait des investissements du groupe. On a l'impression qu'il ne cause jamais d'emploi, car dès qu'il tourne le dos, les patrons annoncent des milliers d'emplois cassés !

La France connait une nouvelle agression venant du capital avec l'annonce de Sanofi de 1700 suppressions d'emplois en Europe dont 1000 en France. Cette réorganisation qui correspond à une « nouvelle stratégie » et non à un plan social lié aux conséquences du Covid-19, a assuré Olivier Bogillot, le président France du groupe.  Il a ajouté qu'il était basé « exclusivement sur la base du volontariat » et allait s'étaler sur trois ans.

Et cela est annoncé une semaine après la venue de Macron dans l'entreprise de Marcy l'Etoile avec une couverture médiatique inimaginable à en donner l'overdose concernant son plan pour la recherche avec des centaines de millions d'€ pour les grands groupes.

De quoi mettre en colère les syndicats de Sanofi qui ne se sont pas gênés pour dénoncer ce nouveau plan de casse que la CGT trouve inacceptable et honteux !

Des licenciements annoncés une semaine après le suicide d’une salariée

« C’est impensable pour nous. On ne peut pas comprendre, on n’est pas d’accord et on va combattre ces suppressions d’emplois qui n’ont pas lieu d’être. Elles servent à quoi ? », a protesté la coordinatrice CFDT du groupe.

S’inquiétant de l’annonce de ce plan « dans un climat anxiogène actuellement pour tous les salariés du groupe » et une semaine après le suicide d’une salariée sur son lieu de travail à Gentilly (Val-de-Marne), le syndicat a souligné que « ce sont des humains qui sont ballottés » par la stratégie du groupe « annoncée en décembre » (bien avant l'épidémie du Coronavirus), qui entraîne ces suppressions de postes.

« On n’a plus de mots tellement on est dans la restructuration permanente »

Avec ce nouveau plan, « c’est la poursuite du démantèlement du groupe et de l’externalisation des activités. Sanofi veut passer d’un total de 300 médicaments à vendre à seulement une centaine », a déclaré Thierry Bodin, coordinateur CGT.

« Le groupe ne veut conserver que ce qui est le plus rentable » et « se désengager des médicaments les moins rentables, même s’ils ont un intérêt thérapeutique majeur. C’est la santé pour le fric », a-t-il accusé.

« C’est catastrophique, insupportable, inacceptable et honteux. On n’a plus de mots tellement on est dans la restructuration permanente », a dénoncé Thierry Bodin.

Le dernier plan de réduction des effectifs, annoncé en juin 2019 (près de 470 suppressions de postes dans la recherche et développement en France et en Allemagne, dont près de 300 dans l’Hexagone), « est toujours en cours », a-t-il souligné. « Ce plan n’est pas terminé que la direction en annonce un nouveau ».

« En dix ans, on passe de onze à trois sites de recherche et développement »

Avec l’impact du nouveau plan, en dix ans, on passe de onze à trois sites de recherche et développement (R & D) en France pour la partie pharmaceutique de Sanofi, s’est-il inquiété.

Et « le gouvernement ne dit rien, laisse faire », alors que Sanofi reçoit « chaque année 110 à 120 millions d’euros de crédit d’impôt recherche ». « Emmanuel Macron était au courant quand il est allé visiter l’usine de Marcy-l’Étoile (Rhône) la semaine dernière ».

Mais celui-ci n'a rien dit, il laisse faire. C'est à se demander s'il ne pousse pas le capital à supprimer massivement des emplois. C'est la destruction de la France et sa mise en état de dépendance vis à vis de l'étranger qui est en cours avec lui.

Après une présentation vendredi 26 juin au comité de groupe européen de Sanofi, cette nouvelle réorganisation sera présentée lundi 29 juin au comité de groupe France, avant « des CSE (comité social et économique) dans chaque entité début juillet », selon Thierry Bodin.

Au cours de cette réunion est prévue de « dérouler la feuille stratégique » aux partenaires sociaux français, sans préciser les compensations qui seraient proposées aux salariés ni l'enveloppe prévue pour financer ce guichet départs.

Il est urgent de mettre un coup d'arrêt à cette stratégie mortifère. Il est urgent que la France se dote d'un pôle public du médicament avec la nationalisation de Sanofi !

Publié dans Luttes sociales, Industries

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