39ème congrès : intervention de F. Boccara au CN du 7 novembre

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

39ème congrès : intervention de F. Boccara au CN du 7 novembre

Je veux souligner la qualité du rapport de Christian Picquet et sa solidité, du point de vue de la réflexion comme de l’argumentation. J’apprécie l’effort d’articulation aux décisions collectives de notre 38è congrès, qui a adopté, ne l’oublions pas, une ossature forte de notre projet.

  1. Sur le contenu de notre congrès à venir. Je pense qu’effectivement, il s’agit de partir de l’état du monde et de l’Europe, mais aussi de la crise pour faire le lien avec notre projet révolutionnaire et réaliste de réponse aux enjeux.

Mais il faut prendre le temps aussi d’analyser les transformations du capitalisme, pas seulement celles survenues du fait de la crise du Covid. Et voir les ambivalences de ces transformations, pas seulement ce que Pierre Laurent appelle leurs « opportunités ». Nous ne sommes pas dans le passéisme de symboles ou de mots-valise qui nous tiendraient lieu de repères sans lien avec les évolutions du capitalisme, alors que des analyses théoriques de la crise et des transformations du capitalisme ont été produites dans nos rangs. Nous récusons aussi la posture social-démocrate et réformiste, de la société nouvelle qui serait déjà là et adviendrait sans effort politique, sans prise de pouvoirs aux différents niveaux. IL nous faut mieux identifier la novation et son lien avec l’analyse de classe, la vision marxiste et révolutionnaire qui est notre option.

Il nous faut aussi pousser l’analyse des transformations des classes sociales, comme des aspirations à se définir autrement que par l’appartenance à une classe social, au sens om nous l’entendons.

Enfin, il y a la question d’évaluer le « moment » historique et politique où nous sommes, pour le pays et pour la gauche. Si nous sommes dans un moment où prédomine la « résistance », qu’est-ce que cela veut dire et implique concrètement, y compris dans nos pratiques, et comment l’articuler à une « construction » nouvelle et à un projet ? C’est pour une part l’originalité du PCF.

  1. Changement de régime. J’ai formulé, ce matin, l’hypothèse d’un début de changement de régime politique. Cela implique que nous poussions la question des transformations institutionnelles nécessaires et leur lien aux questions de classe. Cela implique de pousser aussi les aspects proprement révolutionnaires de notre apport qui est de refuser de s’enfermer dans les institutions politiques existantes, tout en y exerçant tous les pouvoirs que nous pouvons y exercer.

  2. Concernant le report possible des élections régionales et départementales, en juin, nous devons porter des exigences concernant la tenue d’élections en temps de Covid : quels types de moyens doivent être donnés, quels type de droits, pour une campagne démocratique et pour un vote lui aussi démocratique ? C’est une question qui est d’autant moins à négliger que la pandémie du Covid risque de durer, et que nous ne sommes même pas à l’abri, de mon point de vue, du report de l’élection présidentielle…

  3. Concernant l’élection présidentielle, il est urgent, je l’ai dit, de monter notre fond de jeu et de créer les conditions d’une candidature communiste. Ceci pour toutes les raisons que nous avons analysées, mais aussi parce que s’y ajoute la crise de légitimité, crise du régime et la recherche d’un autre régime.

  4. Concernant le congrès. Je pense qu’il faut absolument tenir un congrès en 2021. Il faut donc en créer les conditions, mais ce n’est pas facile avec le report des élections régionales et départementales et le Covid. N’oublions pas que le congrès c’est tout un processus, local, départemental et national. Il ne doit pas se trouver déstabilisé par différents épisodes sanitaires. Il y a là une question sérieuse soulevée par différents camarades. Et rien ne serait plus néfaste que de ne pas en tenir compte et de raisonner en je ne sais quels « clans » ou groupes. Il y a en même temps la nécessité d’aller au plus vite sur la réflexion de fond concernant la présidentielle. Cette réflexion de fond est nécessaire, même si, je le rappelle, question projet le 38è congrès et les travaux réalisés depuis nous fournissent une ossature solide.

C’est pourquoi je plaiderais pour l’option suivante : conférence nationale au printemps sur les élections présidentielles – elle aborderait le contenu (projet), la démarche ou posture politique et la désignation du ou de la candidate – et congrès en 2021 dès que possible, au tout début de l’automne si les élections sont reportées. De ce point de vue, je suis d’accord avec l’idée émise de plusieurs calendriers à discuter.

Publié dans PCF, 39ème congrès

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