Grève à la SNCF : les syndicats lèvent leur préavis pour le Nouvel An après avoir signé l'accord proposé par la direction

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Tout a été fait pour opposer les usagers de la SNCF aux grévistes et aux syndicats pour tenter de les faire plier dans le conflit social qui les opposait la SNCF et l'Etat. Mais rien n'y a fait la détermination des cheminots grévistes était telle que la direction de la SNCF a du consentir à négocier. Une belle victoire ! 

 

On se dirige vers une sortie de crise. Les syndicats ont accepté les propositions de la SNCF, vendredi, après la réunion de la veille au soir entre la direction et les syndicats. Le préavis de grève des contrôleurs pour le week-end du Nouvel An est levé.

 

Après plusieurs séances de discussion, au cours desquelles la CGT a porté les revendications sur le déroulement de carrière, la prime de travail, l’emploi, le parcours professionnel pour l’ensemble des agents de la filière trains (ASCT, RET), les mesures suivantes ont été arrêtées :


Versement d’une indemnité de 720 € par an et intégration dans la prime de travail dès janvier 2023. Des mesures complémentaires seront décidées lors des NAO 2024 et 2025 ;


Évolution du taux de qualification D/classe 4 à 60 % au TGV d’ici 2025 et de 25 à 30 % au TER selon l’existence d’un accès TGV sur la région ;


Passage hors contingentement à la position de rémunération (PR) supérieure pour tous les ASCT qui sont sur la même position de rémunération depuis au moins avril 2019 ;


Garantie pour tous les ASCT d’une promotion tous les 4 ans en PR, en niveau ou en qualification ;


Engagement de deux ASCT par TGV (en conception) avec l’annonce de recrutement de 160 agents supplémentaires en 2023 et la création de 40 emplois supplémentaires fléchés sur les trains sensibles avec ouverture de discussions locales dans les commissions sûreté. Au total, 550 recrutements d’ASCT sont prévus pour 2023.


Recréation de la ligne métier avec la mise en place d’un directeur métier au niveau de la SA Voyageurs et de référents métiers dans les activités (Voyages, TER, Intercités, Transilien) ;


Création d’une instance nationale qui se réunira deux fois par an et sera chargée, entre autres, du suivi des mesures de l’accord (notations, emplois, etc.).
 

Ces mesures s’ajoutent à celles déjà obtenues lors des tables rondes des 08 et 14 décembre 2022. Ce sont l'ensemble de ces éléments qui ont conduit la CGT à lever son préavis de grève, comme les autres organisations syndicales.
 

 

La CGT-Cheminots, l'Unsa-Ferroviaire, SUD-Rail et la CFDT-Cheminots ont accepté de mettre fin au conflit. Cet accord "acte des mesures fortes pour une vraie reconnaissance du métier de chef de bord""Toutes les conditions sont maintenant réunies pour que l'ensemble des chefs de bord reprenne le travail" a commenté la direction.

 

Si le Nouvel An se déroulera ainsi sans lutte sociale sur les rails, l’accord signé le jour du réveillon n’aura toutefois pas permis de faire circuler les trains en ce week-end de Noël. Léger réconfort en cette période, les billets annulés vont pouvoir être remboursés pendant six mois au double du montant initial, en bons d’achat.

 

Il faut se rappeler que Le 24 octobre 2022, la Fédération CGT des cheminots a déposé une DCI pour les personnels de la filière Trains, quels que soient leurs activités et métiers. Celle-ci s’est inscrite dans le prolongement de la démarche revendicative initiée en octobre 2021 par une pétition à l’échelle nationale sur la prime de travail.
 

Le 19 mai 2022, 600 ASCT de tous territoires et de toutes activités (Inoui, Ouigo, IC, TER, Transilien) ont remis à la direction Voyageurs 4 632 signatures de cette pétition. Ce projet, validé par 60 % des ASCT, exige la revalorisation et la refonte de notre prime de travail. 

 

Dans le prolongement du rassemblement, la CGT a consulté ses structures à plusieurs reprises afin de déterminer le meilleur processus pour poursuivre et amplifier sa démarche revendicative. En parallèle, plusieurs collègues ASCT, mécontents à juste titre du mépris de la Direction à l’égard des ASCT, ont décidé de se regrouper dans un collectif de 3500 membres sur facebook qui faisait bouillir la marmite avec sa demande de négociation suivie d'une grève du 2 au 5 décembre (60% des trains annulés) qui précédait la négociation des 8 et 14 décembre.

 

La direction de la SNCF et l'Etat sont restés sourds jouant sur l'isolement et la division et sous-estimant la détermination en n'accordant aucune attention aux revendications des cheminots et à celles des syndicats lors des NAO du 7 décembre. Sa proposition d'une AG de 2% fut ressentie comme une véritable provocation avec la seule signature de la CFDT. Signe de la faiblesse des mesures de la direction et d’un dialogue social à l'arrêt !

 

La fédération CGT des cheminots dans une déclaration dit entendre la colère de l’ensemble des cheminot·e·s. Elle informe qu'une inter-fédérale aura lieu le 05 janvier 2023 pour appeler unitairement les cheminot·e·s à agir rapidement sur les salaires, l’emploi, les conditions de travail et l’avenir de notre protection sociale.

 

Sources : déclaration CGT du 23 décembre 2022

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