39e Congrès - Discours de clôture de Fabien Roussel version écrite

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

Chers amis et camarades, permettez-moi d’abord de renouveler toute notre solidarité, toute notre amitié aux Marseillais frappés par ce drame terrible. Nous sommes totalement aux côtés de la municipalité qui a besoin d’être soutenue face à cette épreuve.

Cela fait des semaines, des mois que les 42 000 adhérentes et adhérents du Parti communiste échangent dans la proximité de nos organisations, dans les entreprises, dans les villages, dans les quartiers, dans nos fédérations, tout en participant à un mouvement social historique. Ce que nous venons de faire, c’est la démocratie en laquelle nous croyons.

 

Ni dieu, ni César, ni tribun, mais la force du commun !

 

Les choix que nous avons faits ce week-end sont des choix collectifs. Avec des directions renouvelées, rajeunies, féminisées pour notre organisation ; et avec un projet partagé, ambitieux pour la France. Vous m’avez renouvelé votre confiance comme Secrétaire national : je voudrais vous dire l’honneur que cela représente pour moi. J’aspire à être digne de la confiance que vous me portez. Et vous pouvez compter sur moi, sur la future direction que vous venez d’élire pour faire respecter les choix que nous prenons ensemble !

Depuis trois mois, la France se lève, se rassemble, s’unit contre une des réformes les plus dures que le monde du travail ait subies avec la retraite à 64 ans. Et c’est toute la France du travail, le cœur battant du pays qui dit non, unie, pacifique, solidaire.

Saluons ici ces salariés que toute la France a glorifiés pendant la pandémie et qui sont si mal remerciés par ce président. Gloire aux éboueurs aux ripeurs, que Macron remercie de leurs efforts en leur imposant honteusement deux années de travail supplémentaires. Souvenez-vous de ce que disait Jacques Prévert : « Quand les éboueurs font grève, les orduriers s’indignent. »

Regardez-les, écoutez-les, écoutez ceux qui nous gouvernent, qui vivent dans les salons dorés de leur ministère. Ils ne tiendraient pas deux heures derrière une benne et ils leur font la leçon. L’autre jour, j’entendais parler de la « grève des poubelles ». Comme si c’était les poubelles qui étaient en grève ! Non, ce sont les éboueurs, ce sont des êtres humains, vivants, qui revendiquent de partir en retraite vivants !

 

Engagés pour faire gagner la France du travail contre Macron

 

Gloire à cette France du travail, la plus belle que nous ayons. Quand elle se met à l’arrêt, c’est toute la France qui est à l’arrêt. Car ce sont eux, les travailleurs, qui produisent les richesses de la France. Car ce sont eux qui font la valeur de la France.

Que Bernard Arnault et François Pinault se mettent en grève, ça ne changerait rien à la marche du pays ! Je leur lance le défi : mettez-vous à l’arrêt pendant 15 jours, pour voir. Peut-être même que ça irait mieux !

Oui, la lutte des classes existe, et ce sont eux, la classe des riches, qui la mènent avec brutalité. La classe des riches sait se défendre et elle nous fait mal. C’est elle qui impose cette réforme des retraites. C’est elle qui veut toujours nous faire travailler plus longtemps, plus durement. Et quand nous résistons, ils veulent nous faire taire avec Macron à leur tête !

C’est lui qui veut bâillonner les députés en les privant du droit de voter. C’est lui, avec son ministre Darmanin, qui veut discréditer les manifestants en les faisant passer pour des violents, qui réquisitionne les salariés et brise la grève, qui veut faire taire les élus locaux engagés dans le mouvement social.

Nous ne les laisserons pas faire car nous avons choisi notre camp.

Nous au pouvoir, nous respecterons les Français, nous respecterons le monde du travail, nous respecterons les syndicats, nous respecterons les élus et le Parlement et nous supprimerons même le 49-3 de la Constitution. Nous respecterons tout simplement la démocratie.

C’est pourquoi    nous    demandons    au    Président    de    la République : Respectez les Français et retirez votre réforme ; c’est la seule chose de bonne que vous ferez !

Et si cela vous fait trop mal de faire du bien, donnez au moins la parole au peuple, donnez-nous la parole et laissez-nous décider de ce que nous voulons pour nous et pour nos enfants !

Nous ferons tout pour obtenir ce référendum, en allant chercher ces 4,8 millions de signatures comme le propose RIP inscrit dans la Constitution.

Et nous organiserons le plus grand et le plus beau débat populaire et démocratique que la France ait connu depuis le référendum de 2005 sur la Constitution européenne !

Et j’ai confiance. Car même si nous n’avons pas encore gagné, le président Macron, lui, a déjà perdu. Il a perdu les Français, les syndicats, l’opinion.

S’il a perdu, je ne crois pas pour autant que c’est le projet de l’extrême droite qui est majoritaire dans le pays.

Et c’est là une contradiction qui existe dans le pays. L’extrême droite serait aux portes du pouvoir. Pourtant, ses idées ne sont pas majoritaires aujourd’hui. Car l’extrême droite ne propose rien d’autre que la fin des cotisations sociales sur les salaires et donc la fin de la Sécurité sociale. Les Français ne veulent pas la fin de la Sécu ! Au contraire, ils en veulent plus !

L’extrême droite veut la retraite après 42 annuités de travail, sans garantir un montant de pension décent. Est-ce cela que veulent les Français ? Non, ils veulent partir plus tôt, avec une pension permettant de vivre ! Et pour financer sa réforme, l’extrême droite propose aux femmes de faire des enfants ! Quel projet ! Vous voilà mesdames réduites à des utérus ! « Travail famille patrie », la France de Pétain est de retour ! Est-ce cela que nous avons entendu dans les cortèges ? Non, les femmes veulent plus de respect, de salaire et d’égalité !

L’extrême droite est la meilleure alliée du capital, la pire ennemie des femmes, des syndicats !

C’est pourquoi nous devons construire une alternative de progrès, ouvrir un chemin pour battre l’extrême droite et répondre aux attentes des Français.

Nous voulons construire une majorité capable de l’emporter, capable de battre l’extrême droite qui menace.

 

Sceller un pacte avec les Français pour construire un nouveau front populaire pour une France libre, forte et heureuse

 

Proposons aux Français de sceller un pacte avec eux, de sceller une union autour du projet le plus ambitieux pour notre pays. Notre proposition, c’est de construire un nouveau Front populaire pour bâtir ensemble une France libre, forte et heureuse !

Une France libre. Une France libérée de l’emprise du capital et des prédateurs qui en ont fait leur terrain de jeu.

Une France libérée de la corruption et des trafics de toutes sortes, que ce soient les trafics d’armes, de drogue et d’êtres humains. Une France libérée de la finance et de la fraude fiscale qui l’accompagne et qui prive notre pays de dizaines de milliards d’euros par an. Notre pacte pour une France libre, c’est d’abord de reprendre le pouvoir sur l’argent, sur nos richesses, sur notre outil de travail !

C’est le choix de la démocratie face au pouvoir sans limite des marchés, des banques françaises et européennes.

Nous proposons de nationaliser le secteur bancaire et d’offrir aux Français, aux entreprises, un pôle public bancaire soutenant les investissements, la transition écologique, les créations d’emplois. Car nous voulons des banques publiques pour que notre argent serve à investir et à préparer l’avenir de notre pays !

Une France libre, c’est aussi une France capable de faire entendre sa voix en Europe contre ces traités économiques européens qui nous font tant de mal.

Nous avions une entreprise publique, qui disposait d’un monopole et qui fournissait aux Français l’énergie la moins chère d’Europe. Ils ont tout mis en concurrence, tout passé à la moulinette de la libéralisation. Et nous n’avons jamais payé notre énergie aussi chère qu’aujourd’hui. Et cela risque encore de s’aggraver avec la suppression, au 1er juillet, des tarifs régulés du gaz. Une suppression imposée par l’Union européenne que nous combattrons !

 

Halte à l'Europe libérale !

Pour une Europe de paix, de progrès social et de la coopération qui respecte la souveraineté des peuples !

 

Quand ils sont aux commandes, ils transforment l’or en plomb et les carrosses en citrouilles. Halte à cette Europe libérale qui défigure la France comme tant d’autres pays européens !

Il est temps de promouvoir de nouveaux traités européens, respectant les choix de chaque nation, faisant la promotion de la coopération, le respect des salariés, de la planète, des services publics, plutôt que les règles mortifères de la concurrence libre et non faussée !

Regardez l’Espagne, l’Irlande, la Grèce. Les forces progressistes où les partis communistes de ces pays préparent la victoire ! En France aussi !

Le PCF devra défendre ce projet d’une Europe de la paix et du progrès social, une Europe qui respecte la souveraineté des peuples lors des prochaines élections européennes.

Une France libre, c’est une France qui porte partout la voix de la paix, qui privilégie la diplomatie plutôt que l’escalade guerrière.

Les familles, les enfants, les travailleurs sont les premières victimes des guerres, des tensions internationales et des sanctions économiques.

Sortons de ces logiques qui ne servent que les marchands d’armes et font taire toutes les revendications sociales. Elles n’ont d’ailleurs pas empêché, au contraire, la guerre de se répandre jusqu’à tonner aux portes de l’Europe. L’horreur est là, avec son cortège de crimes, de morts, de destructions.

La France se tient aux côtés des Ukrainiens, victimes de Poutine, avec comme premier horizon, la paix. Et la condition de la paix, ce sont le dialogue et les règles communes pour éviter toutes sources de conflits.

Voilà tout ce qui a manqué pour éviter cette guerre.

Il est urgent que la France prenne des initiatives diplomatiques, partout dans le monde, pour ouvrir la voie à un cessez-le-feu et à des négociations. Et nous le rappelons : il ne doit pas y avoir deux poids deux mesures en matière de respect du droit international !

Nous voulons une France qui exigera le respect de toutes les résolutions de l’ONU qui dénonce la colonisation des territoires palestiniens.

Nous serons aussi aux côtés des peuples d’Amérique latine qui, les uns après les autres, retrouvent leur liberté et le chemin de la justice sociale en s’émancipant de la tutelle américaine.

Et nous voulons justement que ce chemin s’ouvre jusqu’à Cuba qui subit le blocus le plus long et le plus dur de notre histoire contemporaine. Qu’est-ce qui justifie une telle haine, un tel déchaînement de mesures de la part des Américains qui portent atteinte à la souveraineté d’un pays ?

Nous lancerons une grande campagne de solidarité envers le peuple cubain et nous demanderons à la France de tout mettre en œuvre pour faire respecter les résolutions prises à la quasi-unanimité par l’ONU, contre ce blocus insupportable ! Viva Cuba libre !

Une France libre, c’est une France qui retrouve sa souveraineté en matière de politique internationale et s’émancipe de l’Otan et des États-Unis, pour ne pas être engagée dans des conflits qui n’ont pas lieu d’être.

Retrouvons notre indépendance en matière de politique étrangère pour que la voix de la France soit mise au service du dialogue, des coopérations et de la sécurité collective.

 

Une France forte avec le développement des industries, des services publics, de l'emploi et de la formation, et une autre utilisation de l'argent

 

Oui, je veux une France libre. Et je veux une France forte aussi, une France forte et souveraine car c’est la condition de notre liberté.

Oui, une France forte pour tourner la page de ces années de déclin et d’affaiblissement. Ils ont mis la France sur le Bon Coin, ils ont signé des traités de libre-échange à tours de bras, ils ont transformé nos frontières en passoires et ouvert la France aux quatre vents, et ils reviennent la bouche en cœur en nous parlant de souveraineté. Ils ont laissé filer nos usines, notre industrie, et ils viennent nous parler de souveraineté. On a vu ce qu’il en était de la souveraineté de la France sous leurs pouvoirs. On l’a vu pendant la pandémie. Incapables de produire des masques, incapables de produire des tests, incapables de produire un vaccin.

Plus jamais cette humiliation ! Nous n’avons pas attendus d’être en 2023 pour défendre le « Produire français ». Et nous le disons encore avec force aujourd’hui.

Notre pacte pour une France forte et souveraine, c’est d’abord un pacte industriel avec un engagement : il n’y aura plus un euro d’argent public, plus une seule exonération de cotisation sociale ou d’impôt pour une entreprise qui délocalise, qui licencie, qui précarise !

Avec nous, l’État sera au service des travailleurs. Pas au service de la finance. Les 160 milliards d’euros d’argent public versés tous les ans aux entreprises par an seront tous conditionnés à la création d’emplois, à la relocalisation de l’activité industrielle, à des objectifs environnementaux.

Quand ce gouvernement annonce la relocalisation de telle activité industrielle, il oublie de dire que l’industrie automobile a réduit de 2 millions la production annuelle de véhicules en France car elle les délocalise en Europe et en Chine.

Eh bien nous, nous participerons au conseil d’administration de ces grands groupes et nous planifierons une stratégie industrielle permettant à la France de retrouver le million d’emplois industriels perdu ces 20 dernières années.

Oui, je le dis avec force aux Français, aux jeunes qui nous écoutent, nous voulons former et embaucher autant de chercheurs et d’ingénieurs que des soudeurs, des mécanos, des électriciens, des chaudronniers, des conducteur de machines qui sont de beaux et nobles métiers, métiers autant ouverts aux femmes qu’aux hommes, et nous en avons besoin !

Nous lancerons un vaste plan de formation avec nos enseignants, nos lycées professionnels, en garantissant un bac pro en 4 ans, l’accès au BTS et aux formations d’ingénieurs pour celles et ceux qui le choisiront. L’avenir de la France, c’est son industrie, c’est la formation et l’Éducation nationale au service de cette jeunesse qui choisira demain de s’y investir avec confiance !

Oui, notre pacte pour la France, c’est d’abord de remettre au cœur de notre projet le travail, le salaire, la dignité au travail ! C’est ça la richesse de la France !

La reconquête industrielle de notre pays, la relance de nos services publics passera aussi par la reconquête de notre souveraineté énergétique qu’elle n’aurait jamais dû perdre. Notre pacte pour la France du travail est indéfectiblement lié à son pacte énergétique.

La France forte, c’est celle qui sortira du marché européen de l’énergie et reconstruira son indépendance énergétique en s’appuyant sur un mix énergétique fait de renouvelable et de nucléaire, car c’est bon pour le climat, bon pour le pouvoir d’achat et bon pour nos entreprises !

Avec une entreprise publique de l’énergie, un EPIC réunissant EDF et Engie nationalisés, nous garantirons l’électricité la moins chère d’Europe aux Français et aux entreprises, mais aussi la plus décarbonée.

Quel avantage compétitif incroyable : ces barrages hydrauliques, ces centrales nucléaires sont des biens précieux qui appartiennent à la nation.

Nous ne les céderons jamais au privé. Tout comme la production électrique qui doit échapper à toute spéculation, et servir les intérêts de la Nation, à des tarifs correspondants au coût de production et de transport.

Voilà ce que c’est que la réappropriation de nos outils de production ! Voilà ce que c’est une politique industrielle au service de la République et de tous ses enfants !

Une France forte, c’est celle qui défend sa souveraineté alimentaire. C’est une bombe sociale qui s’abat en ce moment sur les Français, avec l’explosion des prix de l’alimentation.

Oui, nous avons eu raison de défendre le droit à une alimentation de qualité, le droit pour chacun de manger bien, sain et à sa faim.

Nous voulons une France qui permet à ses paysans, à ses pêcheurs de vivre dignement de leur travail et qui les protège de la concurrence déloyale organisée par les traités de libre-échange !

Et j’en profite pour dire à ceux qui passent leur temps à les critiquer, qu’ils rendent à notre pays un bien mauvais service. Ils ne doivent pas être montrés du doigt et punis, mais accompagnés pour prendre toute leur part à la transition écologique !

 

Une France libre, une France forte et une France heureuse !

 

Car le bonheur est toujours une idée neuve.

Le bonheur pour en finir avec ces décennies de sinistrose et de marasme. Avec Macron, c’est « bonjour tristesse » tous les matins et soupe à la grimace le soir. Il a transformé le bonheur en privilège.

Je veux le bonheur partagé par le plus grand nombre, car il ne vaut vraiment qu’à la condition d’être partagé par tous !

Et la France heureuse que je veux bâtir, c’est d’abord une France qui reconnaît la valeur de ceux qui font la France. De ceux qui travaillent et qui produisent les richesses de la France.

Assez de ces discours creux qui vantent la valeur travail et ne reconnaissent jamais la valeur du travail. Et la reconnaissance, ça commence par une bonne feuille de paie, sans qu’ils aient besoin d’aller chercher une prime d’activité à la CAF.

Oui, une France heureuse, c’est une France du travail, du travail pour tous et du travail justement rémunéré. Notre horizon collectif ne peut plus être celui des minima sociaux, d’une vie au rabais, de la pauvreté à vie imposée par le capitalisme.

Oui, nous voulons sortir la France du chômage et de la précarité généralisée et reconstruire une France du travail et des bons salaires !

Comment la gauche a-t-elle pu perdre cette boussole ?

C’est pourquoi nous garantirons un Smic minimum à 2 000 euros brut et une réévaluation de toutes les grilles salariales tenant compte de l’inflation, avec une conférence salariale réunissant les organisations syndicales et patronales.

Nous construirons un nouveau service public de l’emploi visant à sécuriser les parcours professionnels, permettant à chaque jeune, chaque salarié de bénéficier tout au long de sa vie d’un salaire, d’un emploi ou d’une formation. Nous voulons ainsi révolutionner le travail et mobiliser tous les moyens en ce sens.

Une France du travail, c’est aussi celle qui reconnaît le droit au repos après une vie de travail.

C’est pourquoi nous devons être clairs auprès des Français qui nous interrogent : Oui, la gauche doit se fixer l’ambition de rétablir la retraite à 60 ans pour toutes et tous, avec une pension garantie !

Nous l’avons fait, il y a 40 ans. Nous pouvons le faire aujourd’hui car nous produisons 4 fois plus de richesses qu’alors !

Une France heureuse, c’est aussi une France de l’égalité.

L’égalité au travail mais pas seulement. L’égalité face à toutes les dominations, qui font tant de mal à beaucoup de nos concitoyens. L’égalité entre êtres humains, quels que soient notre couleur de peau, notre religion, notre genre, notre origine ! Où est la France des Lumières et celle de 1789 qui a écrit que tous les citoyens naissent libres et égaux en droit ?

C’est cela l’universalisme que nous défendons et qui refuse de distinguer, de différencier un être humain en fonction de sa couleur de peau, de sa religion, de son genre. Cette égalité doit garantir à chacun de nos jeunes les mêmes droits à un travail, à un logement, à une formation, à la mobilité.

Il n’y a pas de place au racisme, à l’antisémitisme, à l’homophobie dans notre République. Et je le redis ici : les auteurs de propos discriminatoires n’ont pas de place non plus dans les assemblées électives. Ils doivent être inéligibles et déchus de leur mandat !

L’égalité en République, c’est aussi de permettre à chacun d’avoir accès à un médecin, à un hôpital, aux soin ; d’avoir accès à une école et à des enseignants, à une université et aux formations, d’avoir accès à un logement de qualité. C’est aussi d’avoir accès à l’énergie et à l’eau, sans qu’elle soit polluée !

C’est aussi, partout, d’avoir droit à la tranquillité publique, à la sécurité, pour les femmes et les jeunes filles aujourd’hui victimes de violences sexistes, comme pour nos enfants qui ne peuvent plus grandir dans des quartiers ravagés par les trafics de drogue ! Ne laissons pas les dealers prendre le pouvoir dans nos villes !

Demain, notre gouvernement garantira l’accès à tous ces services publics, de l’école jusqu’à la tranquillité publique, pour toutes et pour tous, en tout point du territoire, que l’on habite en Seine-Saint-Denis ou dans le Pas-de-Calais, à Marseille ou à La Réunion !

Pour garantir les mêmes droits pour tous, nous lancerons un plan d’investissement massif pour renforcer nos services publics, en revalorisant les métiers : Nous lancerons un plan de pré recrutement et de formation de 500 000 agents, et nous créerons de nouveaux services publics, pour les personnes âgées, pour la petite enfance ou encore pour la gestion de l’eau.

L’égalité, c’est aussi celle entre les femmes et les hommes. C’est celle de l’égalité salariale que nous avons toujours défendu. Mais c’est aussi celle de l’égalité dans la vie de tous les jours, au travail, à la maison, à l’école, sur les terrains de sport... Nous voulons une France qui s’engage contre toute forme de domination, contre le patriarcat et contre le capital qui l’exacerbe toujours plus. Ce n’est pas, pour nous, un combat de femmes contre des hommes, mais un combat de toute la société.

Et progressons aussi nous-mêmes dans notre manière de faire de la politique ! Nous avons fait un pas important lors de ce congrès en nous dotant de règles de vie, visant à faire respecter totalement l’égalité des droits et exclure tout comportement sexiste.

Il n’y aura aucune place dans notre parti pour des comportements violents, sexistes ou racistes. Tout propos ou gestes indignes des valeurs de notre parti sont à bannir. Leurs auteurs seront sanctionnés, voire exclus. Aucun adhérent ou candidat ne pourra se présenter aux élections et avoir notre soutien s’il a été sanctionné par la justice pour l’une de ces raisons.

On ne s’autoproclame pas parti féministe. On le devient en se transformant et en commençant d’abord par respecter les femmes !

La France heureuse, c’est donc l’égalité. L’égalité au cœur de toutes les politiques. Et il n’y a pas d’égalité sans laïcité. Oui, l’heure est venue de réhabiliter l’idéal de laïcité parce qu’il est l’instrument d’une République vivante.

Parce qu’il permet de faire respecter l’universalité des droits humains. Parce qu’il affirme l’égalité de toutes et tous et qu’il refuse toute religion d’État. Oui, je défendrai la laïcité comme la prunelle de mes yeux !

Et je veux rendre ici hommage à toutes ces femmes qui partout dans le monde portent l’idéal de laïcité. À ces femmes qui, au péril de leur vie, refusent de se soumettre à des dogmes religieux d’un autre temps.

Honneur aux valeureuses femmes kurdes qui combattent Daesh et qui risquent leur vie pour défendre nos valeurs. Honneur aux femmes iraniennes qui refusent la soumission aux mollahs. Pensez à elles, pensez à leur courage quand elles brûlent leur voile !

Dans notre République, la laïcité est la condition de notre liberté !

Une France heureuse, c’est enfin une France qui inventera l’écologie heureuse. Le dérèglement climatique est le grand défi de notre temps. Il ne saurait y avoir de bonheur dans une planète en ruine.

Les jours heureux, c’est aussi ce projet permettant de protéger la planète et le vivant, de sortir des énergies carbonées, du gaz, du charbon et du pétrole.

Une France heureuse, c’est un avenir sans pénuries, qui concilie les droits à se chauffer, se loger, se déplacer et se nourrir sans abîmer la planète.

Nous faisons nôtre les objectifs du GIEC et les recommandations des chercheurs, des scientifiques. Oui, nous devons changer nos modes de productions, de déplacement, de consommation. Et chacun, individuellement, fait déjà beaucoup d’efforts.

Mais comment ne pas éprouver de la colère quand nous réduisons notre consommation d’électricité, mais que nous avons une facture plus élevée !

La révolution écologique impose de se libérer du système libéral. Il faut mettre l’argent, l’argent public, l’argent du capital, au service de cette révolution, avec des règles et des critères définis démocratiquement.

Nous proposons de sortir l’énergie et l’eau des mains des financiers. C’est urgent !

Nous proposons aussi de mobiliser 20 milliards par an pour rénover tous les bâtiments de France et réduire massivement leur consommation d’énergie, avec l’usage de matériaux innovants et respectueux de l’environnement.

Nous proposons enfin d’engager le grand chantier de la mobilité décarbonée, avec un programme massif d’investissement pour le rail, les transports en commun et les voies cyclables.

Et mettre un terme à la privatisation du rail lancé par trop de régions, pour reconstruire une grande entreprise publique, unifiée, la SNCF, libérée de sa dette et capable d’investir avec l’État 100 milliards d’euros en dix ans.

L’écologie heureuse, ce n’est pas l’assignation à résidence, ce n’est pas la « dé-mobilité » vantée par certains. L’écologie heureuse, ce ne sont pas ces ZFE qui demandent toujours aux mêmes de faire des efforts supplémentaires.

Une France libre, une France forte, une France heureuse : voilà ce que nous voulons pour notre pays. Nous voulons réparer la France. Et pour cela, nous n’avons qu’un seul but : faire gagner la France du travail et du progrès social.

Faire que demain la France renoue avec des réformes populaires avec pour ambition de vivre mieux.

 

Nous proposons de construire un nouveau Front populaire.

 

Construire un front populaire, c’est faire le choix de s’adresser à tous les Français et d’abord à celles et ceux qui doutent, qui cherchent, qui s’abstiennent. À celles et ceux qui manifestent en ce moment contre cette réforme, avec sincérité, avec détermination.

Adressons-nous autant à ces ouvriers et employés qui se sentent méprisés, qu’à ces familles de la classe moyenne qui se font essorer !

Adressons-nous autant à cette France périphérique, à cette France rurale, qu’aux habitants des banlieues qui se sentent toutes et tous abandonnés parce que victimes des mêmes reculs de la République et des même logiques du capital !

Construire un front populaire, c’est construire un programme et dire aux Français : voilà ce que nous mettrons en œuvre demain, pour vous, pour la France, pour l’avenir de nos enfants et de la planète.

C’est ce pacte pour la France que nous proposons. Un pacte que nous voulons sceller avec les Français. Un engagement ferme à améliorer la vie de toutes et de tous, en mettant le travail, l’être humain, la planète au cœur de tous nos choix.

Enfin, construire un front populaire, c’est dire aux forces de gauche, aux forces de progrès, au monde syndical, aux mouvements associatifs, sociaux : nous sommes disponibles, ouverts, prêt à travailler ensemble.

Mais n’est-ce pas ce que nous faisons déjà, dans de nombreuses villes, dans des métropoles, des départements, des régions ? N’est-ce pas comme cela que nous avons réussi à faire reculer l’extrême droite dans de nombreuses villes ?

Et nous l’avons fait à chaque fois, dans le respect de chacun, sans hégémonie de qui que ce soit.

C’est cela que nous appelons de nos vœux. Allons plus loin que ce que nous avons construit au lendemain de la présidentielle !

Construisons une gauche respectueuse de chacun, bienveillante ! Montrons aux Français que la gauche en France est à leur image, passionnée et passionnante ; qu’elle est diverse mais qu’elle sait se rassembler.

C’est pourquoi nous appelons à aller plus loin que l’union construite au lendemain de la présidentielle. Il ne s’agit pas de jeter le bébé avec l’eau du bain ! Mais quand même, faut bien changer l’eau de temps en temps !

Dans les semaines qui viennent, je demanderai aux forces de gauche de la Nupes de nous rencontrer, ensemble, pour faire le point de ce que nous avons construit jusqu’à maintenant.

Parallèlement, nous continuerons de discuter avec toutes celles et ceux qui le souhaiteraient. Ce n’est pas à nous de fermer la porte à qui que ce soit.

La porte du Parti communiste français restera toujours ouverte. Vous nous connaissez, vous savez ce que nous défendons, vous savez ce que nous n’accepterons jamais. Nous n’avons qu’un seul objectif : défendre les intérêts de la France, défendre le monde du travail et ne jamais l’extrême droite l’emporter !

Et nous avons une priorité aujourd’hui : gagner cette bataille des retraites ! Gagner tous ensemble, gagner contre ce gouvernement et ouvrir un nouvel espoir pour la France !

Pour conclure, je souhaiterais lancer un dernier appel.

 

Rejoignez le Parti Communiste Français !

 

Après le tour de France que je viens de finir, après cette belle campagne présidentielle menée ensemble, et en pleine lutte contre cette réforme des retraites à 64 ans dans laquelle nous sommes pleinement investis, je tiens à dire aux Français qui nous regardent : il y a dans ce pays une force politique solide, humaine, fraternelle et généreuse dont vous pouvez être fiers : c’est le Parti communiste français.

Oui, le Parti communiste français et la France sont intimement liés. Liés par une histoire riche, belle, issue des luttes anticoloniales et des combats pour la paix, des grandes conquêtes sociales à la Résistance, de notre engagement contre le racisme et l’antisémitisme au droit de vote des femmes.

Notre parti est fort de ces racines, mais aussi de tous ses adhérents, ses élus, ancrés dans tous les territoires. C’est notre force. Nous sommes un parti populaire, avec 42 000 adhérents, 5 000 élus dévoués, des parlementaires au Sénat et à l’Assemblée nationale.

C’est une richesse incroyable que beaucoup de partis n’ont pas. Pour conquérir le pouvoir, pour être utiles à la France, nous voulons être pleinement ouverts à la société, être présents partout, dans les entreprises, dans les villages, dans les quartiers, agir au sein des assemblées municipales, dans tous les lieux de décisions.

C’est pourquoi je vous dis : rejoignez le Parti communiste français, ce grand parti qui va œuvrer au rassemblement le plus large pour faire gagner la France du travail et du progrès social, pour faire gagner la paix et faire taire les armes, pour faire gagner partout les valeurs humaines.

Nous lancerons une grande campagne de renforcement et d’adhésion en direction de la jeunesse et du monde du travail. Rejoignez-nous, faisons du PCF le grand parti du monde du travail, de la jeunesse, de la paix, de la fraternité !

Voilà, mes camarades, notre projet. Nous n’avons pas d’autre intérêt que celui de servir la France. J’ai confiance. Parce que j’aime mon pays et que je sais ce dont il est capable.

Vive le Parti communiste français ! Vive la France ! Vive la République !

 

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Publié dans 39ème congrès

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