Rillieux : la dernière usine de Javel condamnée, les salariés ne désarment pas

Publié le par Les communistes de Pierre Bénite

L'entreprise Cotelle de Rillieux-la-Pape est la dernière usine française de fabrication de Javel. Propriété du groupe Colgate-Palmolive, l'usine est condamnée à la fermeture en septembre.

 

Le Comité social et économique (CSE) de Cotelle s’est réuni le 28 février et a confirmé la volonté du groupe Colgate-Palmolive d’enclencher un plan social qui aboutira à la fermeture de l’usine en septembre prochain. Elle appartient au groupe depuis les années 1980, est implantée sur Rillieux depuis 120 ans.

 

« On ne veut pas négocier ! »

 

« Ils veulent qu’on s’assoit à la table des négociations alors qu’on se bat pour sauver nos emplois. On ne veut pas négocier, eux veulent mettre la clé sous la porte et “au revoir”! » s’insurge le délégué syndical CGT Jean Martins.

 

L’annonce était crainte depuis déjà fin janvier par les 104 salariés de la ZI Perica rilliarde, qui avaient débrayé le 9 février pour protester contre la fin d’un site qui demeure pour quelques mois le dernier fabricant de la Javel La Croix en France.

 

L’histoire de Cotelle a débuté à Paris au XIXe siècle, dans le quartier de Javel. Elle s’étend à Rillieux au cours du XXe siècle, la marque Javel La Croix Cotelle naissant en 1918.

 

Cotelle produit de la Javel Lacroix et de la Soupline en berlingot. « La fermeture est justifiée par une baisse des volumes depuis le rachat. Mais pour nous c’est une stratégie de groupe pour arriver là où l’on est aujourd’hui. Car Cotelle ne perd pas d’argent même si l’on fabrique beaucoup moins. Chaque baisse a été accompagnée d’une augmentation du prix. Et plus vous augmentez sur un produit à faible valeur ajoutée… », conteste le représentant des salariés.

 

La production serait délocalisée en Belgique, chez un sous-traitant concurrent, McBride. « La moyenne d’age des salariés est de 54 ans, avec une ancienneté de 26 ans en moyenne ! On est trop jeune pour la retraite, trop vieux pour retrouver un travail ».

 

Un débrayage est prévu en cette mi-journée et des actions ponctuelles se dérouleront jusqu’à septembre.

 

Attal et Le Maire interpellés

 

Julien Smati le député (LR) demande le maintien de production. « C’est une usine bénéficiaire, c’est une pure opération de délocalisation industrielle en Belgique. C’est hors de question. D’autant que les salariés ont activé leur droit d’alerte fin 2023 et qu’on leur avait répondu non, on ne ferme pas. Ce n’est pas honnête ».

 

Le Parlementaire indique avoir sollicité le 1er ministre Gabriel Attal officiellement et Bruno Le Maire.

 

A suivre

 

Publié dans Luttes sociales, Rhône

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article