. De nombreux économistes dont Piketty et Stiglitz se déclarent en faveur de la Grèce

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

. De nombreux économistes dont Piketty et Stiglitz se déclarent en faveur de la Grèce

Dans une tribune publiée par le «Financial Times», sept noms prestigieux plaident pour un abandon du sévère programme d'austérité imposé à Athènes.

C’est clair et cash : dans une tribune publiée dans le quotidien britannique Financial Times, sept économistes parmi les plus renommés au monde se positionnent sans détour en faveur de Syriza, le parti anti-austérité au pouvoir en Grèce, en butte depuis six mois à la rigidité et l'archaïsme de Bruxelles et du FMI qui refusent de tenir compte du résultat des élections de janvier 2015.
 
«C’est l’avenir de l’Europe qui est en jeu», soulignent pour commencer les signataires du texte, parmi lesquels figurent Thomas Piketty, Joseph Stiglitz, Marcus Miller ou Massimo d’Alema. Avant d’expliquer qu’il faut distinguer «les réformes» (le mot préféré mais elliptique des créanciers) de «l’austérité». Actuellement la Grèce souffre d'une austérité imposée qui l'a conduit dans le gouffre. Poursuivre dans cette voix c'est encore appuyer la tête de la Grèce sous l'eau !
 
Après avoir rappelé les méfaits de cette austérité endurée par la Grèce depuis cinq ans (qui a aggravé l’endettement du pays), ils enchaînent : «C’est un tort de demander à la Grèce de souscrire à un vieux programme [les accords passés entre les créanciers et les précédents gouvernements grecs, ndlr] qui a manifestement échoué, a été rejeté par les électeurs grecs (lesquels pour la première fois en janvier ont plébiscité un parti de gauche dite «radicale») et qu’un grand nombre d’économistes (y compris nous-mêmes) jugent qu’il était mal conçu dès le départ.»
 
Tout en rappelant les risques qu’un défaut de la Grèce feraient courir à toute l’Europe (contrairement à ce que fait croire Wolfgang Schäuble, le Ministre allemand des Finances, tête de file du camp des libéraux «intransigeants»), les économistes pointent aussi les dangers d’un échec du gouvernement d’Alexis Tsípras pour la Grèce : «Sans la conclusion d’un accord, c’est la démocratie qui sera minée et conduira à l’émergence de forces bien plus radicales et hostiles à l’Europe», expliquent-ils en substance, faisant allusion au parti néonazi Aube Dorée, qui est entré pour la première fois au parlement gec en 2012.
 
Enfin, tout en plaidant pour un programme plus orienté vers la croissance et l’emploi, ces économistes concluent en considérant que «la manière dont la Grèce sera traitée sera un message pour tous les partenaires de l’Eurozone». Et qu’il doit être un message « d’espoir et non de désespoir».
 
Ce n’est pas la première fois que des économistes signent une tribune en ce sens dans le Financial Times : ils l’avaient déjà fait en janvier, juste après l’arrivée de Syriza au pouvoir.  Depuis, le climat s’est sacrément tendu entre la Grèce et ses créanciers et les finances du pays sont au plus mal, alors que la Grèce n’a reçu aucune aide extérieure depuis l’été dernier (sans accès aux marchés) tout en continuant à rembourser toutes les échéances de la dette.

Contrairement à ce que pensaient certainement Bruxelles et le FMI, la Grèce n’a pas cédé et est restée fidèle aux engagements pris devant le peuple grec. Ses représentants ont même été scandalisés à l’issue de la dernière réunion, en constatant qu’après six mois de négociations leurs interlocuteurs persistaient à leur imposer ce «vieux programme» d’austérité que dénoncent les économistes dans le Financial Times.

En reportant à la fin du mois le paiement de 300 millions d’euros dus au FMI ce vendredi, Athènes n’a pas flanché mais a montré au contraire une habileté inattendue, en s’appuyant sur un règlement interne au FMI et appliqué une seule fois, en Zambie dans les années 80, qui permet de regrouper en fin de mois plusieurs tranches d’un même remboursement.

Même Christine Lagarde, l’intransigeante présidente du FMI, semble avoir été prise de court. On uppose qu'ele ne devait pas connaitre cet article ou elle très caché!

Reste à savoir quel technocrate a déniché cet obscur règlement qui a permis au gouvernement Syriza de court-circuiter des partenaires qui se comportent comme des adversaires…

Dans la guerre en cours, ces 7 économistes du Financial Times ont en tout cas choisi leur camp.

Très connus, ils rejoignent ainsi les dizaines d'économistes qui en Grèce, en France, en Europe et dans le monde ont déjà montré clairement l'absurdité et le totalitarisme des eurocrates déguisés en négociateurs qui ne pensent qu'à une chose, cacher aux peuples d'Europe qu'il existe une autre politique possible comme en fait chaque jour la démonstration le peuple grec et le gouvernement de Tsipras.

 

Publié dans Grèce

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