Le Parti Socialiste abandonné par ses élus-es...
Emmanuel Macron ministre de Hollande et premier instigateur de la politique de l'offre qui a conduit au bilan catastrophique du quinquennat Hollande apparait comme un véritable faux nez du Parti Socialiste.
L'habit de ce dernier était trop lourd à enfiler pour Macron qui refuse d'assumer le bilan de sa propre pensée politique mise en oeuvre par Hollande et Valls. Il a donc fait le choix de ce mettre hors PS qui est détesté des Français pour laisser à penser qu'il n'avait rien à voir avec ce parti qui a rompu avec les valeurs de gauche au point d'être adoubé par le Medef.
Il s'agit en fait d'une véritable imposture qui s'inscrit dans la recomposition du Parti Socialiste guidée par Hollande.
Afin de ne pas être prisonnier de la primaire socialiste et de son résultat, Macron en se mettant en dehors de ce parti, quitte à passer pour un traitre, a pour objectif d'être une roue de secours de tous les élus-es et dirigeants socialistes ayant fait le choix du social libéralisme et qui ont enterré définitivement les valeurs de gauche en faisant ou en soutenant la politique de droite de Hollande-Valls et Macron.
En pratiquant le ni gauche ni droite, Macron attire les centristes qui rejettent la droite dure incarnée par Fillon, donne des gages aux milieux financiers et patronaux au point que le bruit courrait hier que le patron des patrons Gattaz, pourrait le soutenir et ratisse l'aile droite du PS. Bien entendu les médias mènent une campagne outrancière pour Macron et ses idées archaïques au point que certains commentateurs trouvent des similitudes fortes entre le programme de Macron et celui de Fillon!
Jusqu'à ce jour l'affaire semble se dérouler comme prévue, il n'est pas un jour sans que des patrons, des hommes d'affaires, des financiers, des élus socialistes voire des dirigeants du PS et d'autres de droite ne rejoignent le camp Macron et son parti.
Hier on apprenait que 46 élus-es et militants socialistes du Rhône décidaient de boycotter la primaire socialiste de dimanche et rejoignaient le camp Macron.
Ces "traitres" de la dernière heure, les rats quittent le navire quand il sombre, ont déclaré : «Nous sommes conscients que ce choix peut surprendre. Nous le faisons toutefois en responsabilité, convaincus que les valeurs que nous portons sont aujourd’hui mieux défendues par un candidat extérieur à la primaire: Emmanuel Macron», affirment-ils. Cela a le mérite de la clarté. A droite toute derrière Macron ! Quant aux valeurs qu'ils portent sans nul doute se sont celles qui ont guidé le quinquennat ces 5 dernières années !
Un manifeste est signé par de nombreuses figures de la métropole lyonnaise, menées par le sénateur-maire de la ville Gérard Collomb, soutien de la première heure à Macron. On retrouve également David Kimelfeld, maire du 4ème arrondissement de Lyon, premier vice-président de la Métropole et premier secrétaire fédéral.
«Notre conviction, c’est que nous vivons une recomposition politique majeure comme on n’en n’avait plus connue depuis le congrès d’Épinay» rajoutent les signataires. En difficulté dans les sondages, Macron avait besoin de lancer le deuxième étage de sa fusée, il avait lui-même appelé la semaine dernière les socialistes à le rejoindre, «sans même attendre le résultat de la primaire» du PS et des alliés.
De nombreux militants socialistes honnêtes, attachés aux valeurs de gauche sont totalement dégoûtés de cette politique politicienne qui vise à démolir leur parti pour sauver le libéralisme en amplifiant la même logique économique et sociale des quinquennats de Sarkozy et Hollande.
Iront-ils voter dimanche? Rien n'est moins sur et s'ils y vont et s'ils veulent une autre politique de gauche ils n'ont d'autres choix que de voter Hamon ou Mondebourg que vient de rejoindre Gérard Filoche.
Si l'un des deux l'emporte, se posera alors avec force la question de la construction d'un large rassemblement unitaire entre le vainqueur de la primaire socialiste et Mélenchon pour avoir une chance que les forces du changement accèdent au second tour de la présidentielle et ouvrent une perspective de changement dont a besoin la France et son peuple.
Pour l'heure, Macron passe son temps à démolir d'un côté et à donner des gages aux milieux financiers et patronaux, c'est pourquoi très ouvertement il affiche son mépris de classe à l'encontre des ouvriers et des milieux populaires en les traitant d'alcooliques, de dégénérés et d'incultes.
Un tel mépris mérite un sérieux coup pied au cul, à moins d'être des ouvriers et des bobos naïfs qui se laissent séduire par des discours creux aujourd'hui mais qui demain se réveilleront avec la gueule de bois, cette fois trompés par le sinistre banquier Macron avec ses nouveaux abaissements sociaux et démocratiques.