Les grévistes de Kuehne-Nagel dans la Somme bloquent le site ! Les salaires et le droit de gréve au menu !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

82 % des employés de la plate-forme logistique de Cora ont décidé de poursuivre mercredi 19 octobre 2022 la grève entamée mardi 18 octobre.

 

Face à la hausse des prix, les grévistes réclament, depuis Roye, de nouvelles négociations salariales. Les employés de la plateforme logistique Kuehne+Nagel de Roye, qui approvisionne les magasins de grande distribution Cora, ont décidé de poursuivre localement le mouvement de grève nationale de la veille pour réclamer une hausse des salaires.
 

« Non seulement on le prolonge, mais on l’amplifie », martèle le délégué CGT central du groupe suisse, venu de Metz pour venir soutenir les salariés grévistes (ils sont en tout 148 sur le site), dont certains présents dès 4 heures du matin, qui se relaient 24 heures sur 24 pour bloquer la sortie des camions.
 

Une entreprise qui se goinfre et ferme les yeux sur la souffrance des salariés 

 

« On est face à une entreprise leader dans son domaine. Elle a réalisé un bénéfice de plus de 1 milliard de francs suisses en début d’année. Elle se goinfre, tout en fermant les yeux sur la souffrance de ces salariés qui possèdent 15 ou 20 ans d’ancienneté pour certains d’entre eux mais, qui se retrouvent avec un pouvoir d’achat en dessous du SMIC aujourd’hui. »
 

Fin avril, la CGT avait déjà mis la pression pour protester contre les 2,3 % proposés dans le cadre des NAO (Négociations annuelles obligatoires). Elle avait obtenu gain de cause avec une augmentation de 3,2 %.
 

Mais depuis, le paysage a quelque peu changé.  « Avec une inflation à 6 %, on en fait quoi, maintenant, de ces 3,2 % ? On ne peut pas continuer dans ces conditions. On demande une réouverture de la négociation avec, a minima, une indexation des salaires sur le cours de l’inflation. »

 

La reprise des négociations ayant le 27 octobre Les salariés ont décidé de reprendre le travail lundi 24 octobre 2022, par obligation plus que par convictions.

 

«  Pour nous, à nos petits niveaux de salaire, 72 heures de grève, ça représente un gros billet.», explique le délégué syndical CGT. Les grévistes sachant ne pas pouvoir tenir au-delà du week-end. Dès samedi, le piquet de grève avait été levé pour cette raison, et par souci de ne pas pénaliser les clients de l’entreprise.

 

Tentative de répression à l'encontre des grévistes

 

Ce n'est pas le même discours chez la direction. Revancharde elle a décidé d’assigner les grévistes en justice, considérant les piquets de grèves comme illégaux.

 

«  Le directeur du site, Damien Amiot, est sorti vendredi à 21 heures, pour nous signifier qu’on allait être assignés au tribunal pour avoir bloqué l’entrée et la sortie des camions  », confie le délégué syndical.

 

Certains salariés auraient reçu, selon la CGT, la visite chez eux d’un huissier dès samedi matin, nanti d’une convocation au tribunal d’Amiens pour ce mardi 25 octobre à 14 heures. Le syndicat appelle au rassemblement le jour de l’audience, «  dès midi et demi  », devant le palais de justice d’Amiens.

 

Sur le fond, le délégué syndical dit s’en remettre aux décisions nationales quant à la réouverture des négociations annuelles ce jeudi 27 octobre. «  Ce qui ne nous empêchera pas d’aller interpeller à nouveau notre direction par la suite  », conclut-il.

 

Sources CGT et le Courrier Picard

 

 

Publié dans Luttes sociales, syndicats

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article