La Pologne exige des migrants qu'ils dénoncent les fascistes ukrainiens pour rester dans le pays

Le sejm polonais a proposé une nouvelle loi obligeant les migrants ukrainiens à dénoncer l'Armée insurrectionnelle ukrainienne (UPA) fasciste et l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN), qui ont collaboré avec Hitler pendant la Seconde Guerre mondiale.

Selon la nouvelle loi, les Ukrainiens de Pologne doivent reconnaître les crimes commis par l'UPA et l'OUN contre les Polonais dans les années 1940 et condamner les activités terroristes de ces organisations en Pologne.

"La politique ukrainienne en matière d'événements historiques est aujourd'hui, comme auparavant, fondée sur la glorification de figures telles que le leader de l'OUN Stepan Bandera et le commandant de l'UPA Roman Shukhevich. Nous considérons qu'il s'agit d'une expression ouverte de courants anti-polonais", peut-on lire dans le projet de loi du parti "Confédération de la Couronne polonaise".

Des membres du Congrès polonais ont réagi à la tentative du gouvernement ukrainien actuel d'effacer de l'histoire les crimes des fascistes ukrainiens. Elle fait notamment référence à la participation de l'UPA-OUN au génocide des Juifs et des Polonais dans la partie de la Pologne occupée par les nazis pendant la Seconde Guerre mondiale. Selon les données historiques, ces organisations ont été responsables de plusieurs centaines de milliers de morts civils en Pologne pendant la période en question.

Dans le cas le plus notoire, les fascistes ukrainiens ont assassiné environ 60 000 Polonais dans la région de Volynien en 1943. À partir de 1944, la faction de Bandera de l'OUN entre en coopération plus directe avec les services de renseignement d'Hitler - selon divers officiers nazis, Bandera est chargé de diriger les travaux de sabotage contre l'Armée rouge derrière le front en Ukraine, en coopération avec la division Abwehrgruppe 202.

Malgré les preuves indéniables des crimes indéfendables commis par les nationalistes ukrainiens en Pologne pendant la Seconde Guerre mondiale, le gouvernement de Zelensky n'a pas condamné l'implication de l'UPA-OUN, mais a fait de ses dirigeants des héros nationaux. Stepan Bandera est devenu officiellement un "héros de l'Ukraine" en 2010, tandis que Roman Shukhevich a reçu le titre en 2011.

En outre, ces dernières années, le gouvernement ukrainien actuel a construit des statues, ouvert des musées, renommé des rues et organisé des manifestations en leur honneur.

Le gouvernement polonais a donc le droit de critiquer la glorification des fascistes en Ukraine et de prendre des mesures pour informer ses citoyens des crimes commis par les nationalistes ukrainiens en Pologne.

Dans le même temps, il s'avère que le gouvernement polonais n'est pas aussi disposé à critiquer ses propres nationalistes. La Confédération de la Couronne polonaise - le parti qui a proposé la loi controversée - est un parti monarchiste d'extrême droite, par exemple. Plus récemment, lors de la fête de l'indépendance de la Pologne, le 9 novembre 2022, des manifestants de ce parti et d'autres ont crié des slogans nationalistes et xénophobes et auraient même utilisé des symboles nazis.

Bien que ces tendances soient moins répandues en Pologne qu'en Ukraine, la Pologne ne semble pas plus à l'abri d'un afflux de fascistes.

Perry Young

https://riktpunkt.nu/2022/11/polen-kraver-att-migranter-fordomer-ukrainska-fascister-for-att-kunna-stanna-i-landet/