Le camp Macron sanctionné par l'opinion...
C'est son plus bas niveau depuis 2022, un seuil déjà atteint après la réforme des retraites l'an dernier ainsi qu'en début d'année. La cote de confiance d'Emmanuel Macron perd 2 points ce mois-ci dans le baromètre Elabe pour « Les Echos », à 25 %.
« L'exécutif aborde la campagne des élections européennes dans une situation qui n'est pas facile », relève Bernard Sananès. « Il n'y a pas d'effet drapeau autour de l'Ukraine, il n'y a pas de bénéfice de la nomination de Gabriel Attal à Matignon », souligne-t-il.
Le chef de l'Etat recule dans toutes les catégories, mais chez les plus de 65 ans, cruciaux à chaque scrutin, il atteint son score le plus bas depuis le début de son deuxième quinquennat, à 27 % (une chute de 9 points en un mois). En cause ? L'inquiétude sur l'Ukraine mais aussi et surtout, le déficit .
Dans les questions ouvertes auprès des sondés, reviennent la « crainte de la guerre, la dette mais aussi les promesses non tenues sur l'environnement », indique-t-il.
Gabriel Attal s'en sort mieux. Depuis son arrivée à Matignon, il a une cote de confiance stable, à 32 %. « Il faut lui laisser le temps de faire ses preuves », relèvent les verbatims au sujet du 1er ministre qui bénéficie d'une image de dynamisme, de volontarisme, de sincérité même si les Français attendent de voir, relève Bernard Sananès et que des critiques se font jour sur « une dérive libérale » et une « perte des valeurs sociales ».
L'écart entre Attal et Macron est encore plus grand auprès des retraités, « ce qui est clé dans la campagne des élections européennes pour la fixation de l'électorat de centre droit », souligne le politologue. « Dans ces conditions, sur la stratégie de la campagne, on peut se demander qui sera le plus audible, d' Attal ou de Macron », ajoute-t-il. Le chef de l'Etat a d'ailleurs assuré ce jeudi en marge d'un déplacement pour les JO, qu'il ne se rendrait pas au meeting de campagne de la majorité prévu le 9 mai à Marseille.
Lourdement sanctionné sur la question du déficit et de la dette, Bruno Le Maire, ministre de l'Economie et des Finances depuis 2017, dégringole de 5 points ce mois-ci dans le classement des personnalités, à 26 % d'image positive, en cinquième position du classement. Chez les électeurs de Macron, il chute de 9 points, à 57 % d'image positive.
« A leurs yeux, la promesse d'efficacité est mise à mal par celui qui incarnait la crédibilité budgétaire », explique Bernard Sananès. Le chiffre du déficit public, mauvais et plus élevé que prévu. Autre poids lourd du gouvernement en perte de vitesse dans le classement des personnalités, Darmanin est à 26 % d'image positive (-1 point) et 57 % auprès des électeurs de Macron (-4 points). « Pour l'instant, les opérations places nette XXL contre la drogue rencontrent plutôt le scepticisme des Français. Cela dit la difficulté du gouvernement à faire valoir son action », pointe le président d'Elabe.
Sources : Les Echos