Depuis lundi, les Danone sont en lutte pour les salaires

Publié le par Humanité

Piquet de grève devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray

Piquet de grève devant l’usine Danone de Ferrières-en-Bray

Depuis lundi, pas un yaourt ne sort des quatre sites français de Danone. Faute d'avoir obtenu un augmentation de salaire "décente" les salariés se sont mis en grève. Ils dénoncent également la dégradation de leurs conditions de travail.
 
Cela fait quatre ans que ça n’était pas arrivé. Depuis lundi, quatre usines de la branche produits frais du groupe Danone sur cinq et la plateforme logistique sont bloqués. Avec 1,2% d’augmentation générale dont 0,2% pour la hausse des cotisations retraite complémentaire, au lieu des 1,7% demandés par les syndicats, la proposition de la direction est restée en travers de la gorge des salariés.
 
D’autant que le groupe a versé aux actionnaires 25,8 millions d’euros et touché un chèque de 1,6 millions d’euros au titre du crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE).
« C'est la goutte d’eau qui a fait déborder le vase», résume Denis Enfert, secrétaire du comité central d’entreprise et délégué syndical CGT de l’usine de Ferrières en Normandie. « Quand les salariés l’ont appris, ceux du site de Molay-Littry en Normandie ont décidé de se mettre en grève, notre syndicat (la CGT-NDLR) a fait tourner l’information et les autres usines ont rejoint le mouvement », raconte le syndicaliste. 
 
« Ici, il y a un vrai malaise. Tous les jours, il y en a un qui craque ». La raison : une nouvelle organisation du travail, un « lean management », la méthode japonaise du juste à temps, mise en place en 2006.  Avec comme conséquences, « un accroissement des cadences, une baisse d’effectifs de 40 à 50 chaque année avec le non remplacement des départs en retraite, et une pression infernale », dénonce Denis Enfert qui exige l’ouverture d’une négociation sur ce sujet au comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT).
« En 2008, le site à côté du mien a fermé. Nous avons récupéré la production, mais perdu progressivement les 200 salariés qui travaillaient sur le site », témoigne le délégué.
 
A la mi-journée, la direction avait rehaussé sa proposition salariale avec 1,5% d’augmentation générale dont 0,2% pour les cotisations retraites, une prime de 100 euros pour les vacances, puis une autre d’un montant identique pour compenser les jours de grève. Mais elle n’avait  rien lâché sur les conditions de travail. Sur les piquets de grève, les équipes de l’après-midi ont pris le relais, bien décidées à maintenir la pression. 

Publié dans Luttes sociales

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