Manifestation à Nantes pour Steve...

Manifestation calme et respectueuse

La manifestation nantaise a rassemblé plusieurs milliers de participants venus rendre hommage à Steve Maia Caniço mort dans la Loire suite à de nouvelles brutalités policières à l'encontre de jeunes gens venus participer à la Fête de la musique. Des manifestations ont eu lieu également à Paris, à Chambéry, Saint-Etienne ou Toulouse.

Ils sont environ 400 à 500 à s’être réunis sur l’île de Nantes ce samedi à 11 heures. Elles et ils sont venus de Nantes et de toute la France. Cette première manifestation de la journée a réuni des personnes qui ont exprimé leur soutien à la famille de Steve.

Vers 11h30, il y a eu de longues minutes de silence dans ce rassemblement lourd en émotions.

L'après midi de ce samedi, le climat était plus tendu. Le gouvernement et la préfecture ont tout fait pour empêcher les nantais d'exprimer leur colère provoquant un climat de peur insupportable et qui vise à empêcher les français de manifester. Malgré tout 3 à 4000 personnes se sont armés de courage, ont formé le cortège silencieux.

Cette colère est totalement légitime. Les violences policières se multiplient. Elles font des blessés voire des morts. Ainsi en deux années de présidence, Macron a à son bilan un nombre de morts et de blessés lors d’opérations de maintien de l’ordre, jamais vu depuis 68.

A Marseille c'est Zineb Redouane, gravement blessée au visage par une grenade lacrymogène le 1er décembre, celle de Steve Maia Caniço, dont le corps a été repêché dans la Loire à Nantes, porte à deux le nombre de victimes d'opérations de maintien de l'ordre en quelques mois à peine.

Avec la répression systématique des « gilets jaunes », de nombreux Français moyens sans histoire ont pu prendre la mesure de ce que d'autres vivaient dans les banlieues pauvres, comme l’a écrit Michel Deléan.

Ce sombre bilan est encore aggravé par l’attitude du pouvoir : quelques heures à peine après l’identification du corps de Steve Maia Caniço, le premier ministre et Castaner, ont juré qu’en l’état des informations disponibles, la police n’y était pour rien. De quoi susciter la colère, voire « la haine » de certains jeunes Nantais et des amis et proches de l’animateur.

Surtout, l’enquête de l’Inspection générale de la police nationale (IGPN) est marquée par des incohérences et des zones d’ombre. Comme le révèle le journaliste Pascale Pascariello de Médiapart, le responsable de l’unité de CRS, présent sur les lieux, n'a pas été auditionné, et l’IGPN n’a pas rendu publiques les conclusions d’un compte-rendu d’opération sur l’appréciation de l’usage de la force.

Deux éléments qui apparaissent à charge pour les forces de l’ordre présentes en cette nuit de la fête de la musique, du 21 au 22 juin 2019.

On signalait quelques échauffourées entre des manifestants et les forces de l'ordre en fin de manifestation.

Sources : Médiapart - FR3 Pays de Loire