Vous avez dit : lutte des classes ! Le patronat français refuse toute augmentation du coût du travail, les profits passent avant les retraites !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Vous avez dit : lutte des classes ! Le patronat français refuse toute augmentation du coût du travail, les profits passent avant les retraites !

Alors que Macron s'époumone à crier que tout va mieux en France et qu'il ne faut surtout rien casser, le patronat en région "Paca" en rajoute en écrivant  "qu'au regard de l'état de l'économie française, la réforme des retraites ne doit pas impacter les acteurs économiques en ricochant sur le coût du travail". Les choses sont claires : ne touchez pas au profit !

Le Medef PACA agite le chiffon rouge et prend quelques indicateurs qui sont la hantise du patronat. Il en est ainsi des dépenses publiques de la France (56,4 % du PIB en 2017) qu'il trouve trop élevées alors que ce sont ces dépenses qui financent les services publics, des prélèvements obligatoires (48,4 %) qui comprennent l'ensemble de dépenses de protection sociale (32,1 %) c'est à dire la santé, la Sécu, les retraites et du coût horaire de la main-d'oeuvre (37,30 euros) qui sont les salaires.

Bien évidemment en bon néolibéral, le Medef rajoute la dette du pays qui a dépassé les 100 % de sa richesse nationale du fait des taux exorbitants des taux d'intérêts pratiqués par les marchés financiers et les banques. Bien sur, malin comme un singe, le patronat ne cite pas les cadeaux qu'encaissent les entreprises avec le CICE, les exonérations de cotisations sans contre-partie, l'abandon de l'ISF, ni l'évasion fiscale, ni les dettes dues par les entreprises à la Sécu !

Et il en rajoute même une louche en affirmant que le taux de marge des entreprises tricolores qui s'élève à 33,1 % reste l'un des plus bas du Vieux Continent. Or il s'agit du partage de la valeur ajoutée entre les profits et les dépenses sociales (salaires et cotisations sociales) ! Ou dit autrement le partage entre le coût du capital et le prix du travail humain payé par les entreprises et incontournable pour la réalisation des marchandises et des services.

En affirmant que les réforme des retraites ne doit pas impacter le "coût du travail" le patronat entend peser à la fois sur les syndicats et le gouvernement à la veille de la conférence sur le financement des retraites. […] En résumé, faites ce que vous voulez mais ne touchez pas à la cotisation sociale, ne prenez aucune disposition qui fasse payer les entreprises comme par exemple l'application de la cotisation sur les revenus financiers qui sont aujourd'hui épargnés. Dit autrement : ne touchez pas à nos profits !

Et pour bien être entendu, il rabâche l'argument néolibéral usé jusqu'à la corde, il ne faut pas détériorer la compétitivité, les entreprises ne doivent pas endosser les reculs de l'exécutif et pâtir des compromis mus en compromissions sur les retraites. Comme la droite, il ne partage pas le simulacre Macron - Philippe - Berger qui pourrait conduire à renoncer à la mesure d'âge. Personne n'y croit, mais en bon praticien de la lutte des classes, le patronat préfère avertir et fait le forcing en cas où le mouvement social aurait enfin conduit l'exécutif à l'écouter un peu mieux.

Et il en rajoute : dans ce cadre, l'équilibre financier doit être un objectif atteint dès 2027. Celui-ci passera "inéluctablement" par une mesure d'âge sur laquelle le Medef est ouvert à la discussion en imaginant des dispositifs plus individualisés pour les métiers pénibles. Rien n'est inéluctable, ni fatal, il existe des alternatives n'en déplaise au Médef et à Macron. C'est la raison même du mouvement social actuel, de sa détermination , de sa durée historique et de sa puissance.

Et comme si cela ne lui suffisait pas, le patronat pratique le chantage :  Cette réforme doit être engagée pour équilibrer des comptes "dans le rouge", mais surtout pour garantir les retraites des générations futures, confrontées à un choc financier inéluctable dû au vieillissement de la population couplée à une stagnation voire une baisse de la démographie. Trop humains ces messieurs du Médef !

C'est sans doute pour cela qu'il ne dit pas un mot sur les exonérations de cotisations qui vont directement dans les poches des actionnaires qui eux, battent des records d'encaissement de dividendes, ni sur sa pratique qui vise à virer les salariés quand ils atteignent l'âge de 55 ans car par assez rentables, pas assez juteux !

Soyons clairs, s'arc-bouter sur ce tels privilèges aussi exorbitants des tenants du capital qui ruinent le pays et constituent le coeur de toutes les crises, n'a dès lors plus aucun sens.

Il est urgent de dépasser ce système pourri en faisant progresser par l'action collective un autre partage des richesses plus favorables à l'emploi, les salaires, la solidarité nationale dont nos retraites, aux services publics et à la lutte contre le réchauffement climatique.

Certes cela s'appelle des choix et des réponses de classe à la lutte des classes pratiquée par le patronat. C'est cela qui au fond est à la fois au coeur des réformes de Macron et de l'opposition radicale et majoritaire que lui opposent les Français.

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