Les médias, l'extrême droite et Médiapart

Ce dimanche, j'ai regardé C Politique l'émission dominicale de l'A5. Comme chaque dimanche de la période, un temps fut consacré  l'élection présidentielle de 2022.

Je tiens à exprimer mon effarement par les propos de deux journalistes et d'un soi-disant spécialiste de communication qui consacrèrent plus de 10 minutes à vanter en long et en large les postures politiques des candidats de l'extrême droite. Après Le Pen, ce fut le tour de Zemmour. Ce qui est scandaleux c'est que sous couvert de politique de communication de chacune et chacun de ces deux sinistres candidats, il y a la volonté de les présenter comme des hommes politiques classiques visant à banaliser les idées nauséabondes qu'ils déversent à longueur d'antenne : racistes, refus du vivre ensemble, chasse aux immigrés et haine vis à vis des musulmans, l'insécurité dans les quartiers du fait de l'immigration, vénération de Pétain etc. etc.

Ce fut ensuite le tour de Mélenchon présenté comme le vote utile de toutes la gauche suite à l'appel de Ségolène Royal. La journaliste n'hésitant pas à affirmer que Mélenchon était en position de sauver la gauche, il serait selon elle régulièrement au dessus de 10% et s'il était seul, il aurait toutes les chances d'atteindre les 20% du 1er tour de 2017 et d'être un prétendant au second tour qui se jouera aux environs des 18%. Un discours insupportable d'autant qu'elle a rajouté que Fabien Roussel avec 4% était le talon d'Achille de Mélenchon. En résumé sa présence fait obstacle à l'accès de Mélenchon au second tour ! Histoire de culpabiliser les communistes !

Je mesure au fur et  mesure que se déroule la campagne et la dynamique de Fabien Roussel qu'il est possible de refonder la gauche sur ces valeurs authentiques et historiques et que cela ne peut se faire qu'avec la candidature communiste et le programme "des jours heureux". Ce que la social démocratie ne supporte pas !

Avec Roussel et les jours heureux, c'est la fin d'une gauche placée sous l'hégémonie de la social démocratie depuis les années 80, et c'est la construction d'une gauche construite sur des bases entièrement nouvelles, celles du progrès social, de la justice sociale, de la sécurisation de l'emploi et du développement des formations et des services publics, d'une transition écologique non punitive, d'une autre utilisation de l'argent et de la conquête de pouvoirs importants pour les salariés pour transformer les critères de gestion des entreprises.

La social démocratie et les réactionnaires de tous bords ont très bien compris l'enjeu et ne vont lésiner sur aucun moyen pour tenter de salir Fabien Roussel, de le faire dévier des questions de fond, de le déstabiliser. Ils vont faire feu de tout bois pour ne pas laisser s'installer l'hégémonie des idées progressistes et novatrices contenues dans "Les jours heureux". L'opération Médiapart du troskiste Plénel n'a pas d'autre objectif que celui-la.

Nous sommes prévenus-es, toutes et tous en campagne !

Après 20 minutes, j'ai abandonné la télé. Cela m'a permis de retrouver l'article de Méline Le Gourriérec sur le rôle des médias en cette période électorale, que je vous communique ci-dessous.

Jean Chambon

« Immigration », « grand remplacement », « clandestins », « réfugiés », « terrorisme »... le lexique utilisé par la droite et l'extrême droite est varié et toujours agrémenté de qualificatifs destinés à alimenter la peur et l'angoisse. En cette période de campagne électorale, les digues cèdent les unes après les autres, les candidats multiplient les divisions et les haines, et leur fascisation se répand via les médias complaisants. Les chaînes Cnews et autre BFM participent largement à diffuser ces idées racistes dans la société.

La question du rôle et de l'influence des médias sur les consciences n'est pas un petit sujet. Les forces du capital l'ont bien compris. Elles achètent journaux, radios, chaînes de télévision pour diffuser leur idéologie. Les lignes éditoriales évoluent les unes après les autres poussées par une radicalisation voulue par leurs propriétaires, qui transforme les chaînes d'information en chaînes militantes.

Comme le disait Pierre Laurent dans un entretien publié dans L'Humanité du 23 juin 2021 : « La question médiatique devient une question démocratique. »

En témoigne Cnews, épinglée par le CSA l'été dernier pour avoir davantage donné la parole à l'extrême droite en période électorale. Elle est un exemple criant d'une télévision au service d'une idéologie et pas n'importe laquelle, celle de l'extrême droite.

Il est de notoriété publique que Cnews et son propriétaire Bolloré ont créé le candidat à la présidentielle Eric Zemmour et qu’ils le soutiennent sans faillir. La ligne éditoriale est adaptée au personnage, elle impose les thèmes de l’insécurité et des migrations, très souvent amalgamés, et faisant fi des réelles préoccupations des populations. Face à la propagande raciste de cette chaîne télévisée, un collectif "Stop Bolloré, la haine médiatisée" a vu le jour en décembre dernier. L'inquiétude concernant la concentration des médias dans les mains de quelques puissants à l'idéologie néo et ultra libérale, autoritaires et pour certains racistes, commence à se faire entendre.

Face à une telle banalisation de l'extrême droite et à la droitisation du paysage politique en France, les communistes apportent leur voix singulière. Forts de leur histoire – résistance contre les nazis et contre les pouvoirs autoritaires, luttes pour les libertés des peuples et leur émancipation –, les militantes et les militants du PCF ont à nouveau un rôle important à jouer.

Combattre le racisme, quel qu’il soit, rappeler que c'est un délit, lutter contre sa propagation et son acceptation dans la société pour enfin montrer qu'un autre monde, émancipé de toutes formes de domination, est possible. Ne jamais baisser la garde contre les propos racistes et xénophobes, ne jamais accepter la moindre concession est plus que jamais d'actualité. Dans ce contexte, la lecture, la diffusion et la promotion de L'Humanité est un combat crucial pour faire grandir les idées de progrès, de justice et de paix.

Méline Le Gourriérec
membre de la commission des relations internationales