À Stellantis, coup de chaud sur les salaires. Actions dans le groupe pour 400 euros minimum de rallonge !

Publié le par Front de Gauche Pierre Bénite

Automobile. La direction de Stellantis concède une réunion sur le pouvoir d’achat, prévue mardi 27 septembre, après des mobilisations dans les usines.

Le rendez-vous de mardi s’annonce chaud.

C’est ce jour que les représentants des salariés sont conviés au siège de Stellantis à un « échange sur des mesures de pouvoir d’achat ». Une réunion arrachée par des mouvements de grève sur les salaires, organisés par la CGT depuis une semaine dans plusieurs sites du groupe.

Si elle refuse pour l’heure d’ouvrir un second round de négociations après celui de février, la direction se retrouve sur le gril face à des salariés qui comptent bien recevoir leur part des chiffres d’affaires historiques que l’alliance PSA-Fiat-Chrysler continue d’engranger.

Épicentre de la colère sociale, le site de Hordain (Nord), en mouvement depuis le vendredi 16 septembre, où 500 personnes ont fait grève, a été rejoint en début de semaine par les usines de Douvrin, Valenciennes et, mercredi, Sochaux.

Mardi, c’est l’ensemble du groupe qui est appelé par la CGT à débrayer. « Les salariés ont de grosses difficultés à boucler leur fin de mois. Ils continuent de perdre en pouvoir d’achat alors que les faibles augmentations du printemps ne rattrapent pas la hausse du coût de la vie, dénonce Michael Imhoff, délégué central CGT. Tout cela alors que les conditions de travail restent difficiles, avec des heures supplémentaires à fournir parce que la direction refuse d’embaucher. »

Le syndicat demande une augmentation générale des salaires de 400 euros, une rémunération plancher de 2 000 euros, le versement d’une prime de 6 000 euros (le maximum de la prime Pepa), ainsi que des recrutements.

13 milliards de bénéfices en 2021

Si l’organisation syndicale place la barre haut à l’orée des élections professionnelles, c’est que Stellantis avait conclu au minimum les négociations annuelles obligatoires au printemps. D’un côté, 2,8 % d’augmentation générale et 3 612 euros net au titre de l’intéressement et de la participation. De l’autre côté, limitation des augmentations individuelles à 43 % des effectifs, refus d’une prime Pepa, stagnation salariale pour 88 % des ouvriers. Le tout alors que l’alliance PSA-Fiat-Chrysler a dégagé 13 milliards de bénéfices en 2021 et 8 milliards rien que pour les six premiers mois de 2022.

Si les priorités des organisations syndicales diffèrent – augmentation des salaires pour la CGT et la CFE-CGC ; prime exceptionnelle immédiate pour FO et la CFTC –, toutes demandent un partage des richesses plus juste. En 2021, les actionnaires ont capté 26 % des bénéfices.

Stéphane Guérard   Article publié dans l'Humanité

Publié dans Luttes sociales, Industries

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